Suite au communiqué de la FFBB sur la composition de la poule de la prochaine saison de Boulangère Wonderligue et à l’interview de la présidente du championnat chez nos confrères de L’Équipe, le TGB a changé de posture. Il est désormais prêt à prendre la parole. Laurent Cochain, président délégué du club, revient sur l’été mouvementé du club, livre les zones d’ombre du traitement du dossier du club bigourdan et se penche sur l’avenir.

Après avoir passé des semaines sans répondre aux sollicitations médiatiques, vous êtes aujourd’hui ouvert à vous exprimer, pourquoi ?

Depuis le début de cette affaire, nous avons fait le choix de ne pas prendre la parole pour ne pas polluer les choix de la Commission de Contrôle de Gestion, de la Chambre d’appel ou même de la conciliation au CNOSF avec des communications qui auraient pu être mal perçues ou mal maîtrisées. Mais quand on a vu que la Fédération avait communiqué hier sur la composition de la poule sans nous avertir préalablement, on a fait le choix de changer notre fusil d’épaule et de répondre aux questions.

À lire aussi :
Basket-ball (Boulangère Wonderligue) : c’est officiel, le TGB ne jouera pas en première division la saison prochaine

N’est-ce pas justement cette politique de l’autruche et votre manque de transparence qui vous ont conduit à cette situation ?

Je ne sais pas ce qui vous amène à porter ce jugement, chacun à son avis sur la question. Nous, au club, on a suivi le calendrier de la CCG et de la Chambre d’appel sans interférer dans les décisions. L’absence de communication est anxiogène, je le reconnais, mais on ne voulait pas gêner les procédures en cours. La Fédération a pris la décision de communiquer, donc il fallait qu’on réagisse. Quand l’absence de communication est unilatérale, c’est embêtant.

Où en est le TGB aujourd’hui dans ses démarches ?

Comme vous le savez, nous avons passé la CCG et la Chambre d’appel qui ont toutes les deux notifié notre relégation au niveau régional. Aujourd’hui, nous avons reçu le rapport du conciliateur de la FFBB qui stipule qu’il n’y a pas eu de conciliation possible et qu’il se tourne donc vers l’avis de la CCG et de la Chambre d’appel. Mais la fin de l’histoire des procédures, elle n’est pas terminée. Après la Chambre d’appel, c’est le Tribunal administratif, avec en point intermédiaire la conciliation.

À lire aussi :
ENTRETIEN. TGB : « Pour le moment, c’est le vide, on ne sait pas du tout », « silence radio »… L’inquiétude règne dans les rangs des joueuses

Où est donc le problème selon vous ?

Le problème, c’est qu’il est marqué noir sur blanc sur le rapport du conciliateur que les derniers éléments apportés par le club n’ont pas été pris en compte parce que la Fédération n’a pas souhaité les prendre en compte. C’est factuel, donc légitimement il y a un problème, d’autant plus que ce n’est pas le conciliateur qui décide, mais bien le bureau fédéral.

Mais étant donné que le bureau fédéral est un organe de fonctionnement de la Fédération, le communiqué d’hier soir prouve bien que le bureau fédéral a pris la décision.

On est d’accord là-dessus. Il n’y a pas de contestation possible là-dessus. Moi, la seule chose que je dis, c’est que le bureau fédéral n’a rien notifié directement au TGB et qu’aujourd’hui l’avis du conciliateur peut être contesté par chacune des deux parties dans un délai de quinze jours.

Ça veut dire que vous allez contester ce rapport ?

On peut le faire si on part du principe que tous les éléments qui ont participé à son analyse n’ont pas tous été pris en compte. Quand on a pris en compte, vendredi, le rapport du conciliateur dit que le club a porté des éléments complémentaires que la Fédération n’a pas souhaité prendre en compte. Avant de faire une contestation formalisée, on a écrit à la Fédération pour leur dire qu’ils n’ont pas pris les nouveaux éléments en compte.

Quels sont les nouveaux éléments dont vous parlez ?

Ce sont des éléments complémentaires. Notamment des engagements de partenaires. On a demandé à des partenaires, des anciens et des nouveaux, de formaliser des engagements, à une étape plus tardive que d’habitude certes. Mais ce sont ces éléments-là qu’on a apportés après la Chambre d’appel, au moment du CNOSF. Ce que je vois, c’est que nous, on a fait un budget comme tous les ans, on a apporté une estimation de notre atterrissage financier à la fin de la saison et la CCG a considéré que les éléments apportés n’étaient pas fiables, que le club n’apportait pas les garanties solides pour qu’ils les prennent en compte et que la Fédération n’a pas voulu tenir compte de ces nouveaux éléments.

Vous payez sans doute votre situation qui traîne depuis plusieurs saisons maintenant, d’autant plus que votre présidente Jeannie Cointre avait annoncé lors de la dernière assemblée générale que les problèmes financiers au TGB étaient terminés.

Je n’étais pas à cette assemblée générale, mais de mémoire, en décembre 2024, l’assemblée a constaté un excédent financier de + 67 000 euros. Cette année, ce qu’on est en train de dire, c’est qu’à date de l’arrêt des comptes, on est de l’ordre d’une perte d’environ 200 000 euros. Et si vous prenez en compte l’engagement de certains partenaires, si jamais on est maintenus en Ligue Élite, nous sommes en capacité de combler cette perte.

Vous avez parlé de l’arrivée de nouveaux partenaires depuis trois étés maintenant, mais force est de constater que vous n’arrivez pas à combler cette perte de 200 000 euros qui reste, voire augmente au fil des années.

On a toujours eu des problèmes de bouclage. Malheureusement, si une fois qu’on avait un partenaire, il restait à vie, là je serais d’accord. Mais le partenariat, c’est comme ça, il y a des allers-retours. Il y a deux ans, je trouve Jeannie Cointre qui prend des engagements qui sauvent le club. La CCG prend en compte ses engagements qui sont formalisés. Et la première année, on ne termine pas avec une perte.

Mais quand vous ramenez Leclerc cette année, vous l’avez présenté comme un partenaire qui allait vous faire changer de dimension, chose qui n’est pas arrivée.

Qu’il y ait du retard dans le plan imaginé et communiqué il y a deux ans, oui je suis d’accord là-dessus. Je suis d’accord qu’il y a du retard dans la mise en œuvre, mais de là à ce qu’on dise que le TGB raconte des cracks et n’est pas honnête, c’est chaud. Quand on remet en cause les attestations de notre commissaire aux comptes, sincèrement, c’est chaud. Moi, ce que je constate, c’est que, bien que nous ayons eu des problèmes structurels avec des retards de paiement de joueuses et de loyer, le Contrôle de Gestion, son boulot, ce n’est pas de considérer si on s’est bien comporté avec un salarié ou un prestataire. Je ne suis pas en train de dire qu’on n’a rien à se reprocher et qu’on est propre partout, mais ce n’est pas parce qu’il y a eu des retards qu’il faut tuer un club.

Certes, mais quand la commission vous laisse passer l’année dernière et qu’on voit les problèmes financiers que vous avez eus en début de saison avec les retards de paiement de joueuses ou de prestataires, c’était peut-être l’année de trop…

C’est votre appréciation. Peut-être qu’ils se disent ça, mais quand on dit qu’on va clôturer à moins 200 000 euros et qu’on a la possibilité de combler ça avec de l’effort financier des partenaires, c’est quand même regrettable. Ça veut bien dire, en tout cas, qu’il y a des irritants qui se sont accentués cette année et qui font qu’aujourd’hui, peut-être, à la Fédération, certains en ont marre. C’est en tout cas ce que certaines personnes m’ont dit au sein de la Fédération.

Aujourd’hui, est-ce que le club a toujours l’espoir d’évoluer en première division la saison prochaine ?

Évidemment, sinon on ne se battrait pas de la sorte. Je discutais aujourd’hui avec François Gomez, qui a plus d’expérience que moi dans ces situations-là, et que lorsqu’il était à Perpignan, ils avaient saisi le tribunal administratif et le club avait été réintégré en cours de saison.

Mais il ne faut pas oublier que Perpignan avait coulé à la fin de la saison…

Je ne connais pas cette histoire sur le bout des doigts. Moi, je sais juste que Perpignan avait été réintégré en milieu de saison, mais ça pousse à l’optimisme quand on sait que c’est arrivé à d’autres clubs.