La visite de Donald Trump sur son complexe de golf écossais de Turnberry réalimente le débat sur l’un des plus grands rêves du président américain : accueillir le célèbre British Open, un désir qui se heurte à de nombreux obstacles. Lorsque ce grand amateur de golf a acheté le célèbre complexe en 2014, il n’a échappé à personne qu’il espérait y organiser cette compétition, seul tournoi majeur masculin de golf en dehors des États-Unis. Turnberry a accueilli le British Open à quatre reprises, la dernière remontante à 2009. « Tous les joueurs veulent venir à Turnberry » qui est « le meilleur parcours du monde », a vanté vendredi soir Donald Trump à des journalistes, en posant le pied sur le sol écossais.
Après l’assaut du Capitole par des partisans du président en janvier 2021, le Royal and Ancient (R & A), l’instance organisatrice, avait déclaré que le British Open ne reviendrait pas à Turnberry jusqu’à ce qu’il soit assuré que « l’attention soit concentrée sur le tournoi » plutôt que sur le propriétaire du parcours. Le nouveau directeur général de R & A, Mark Darbon, a adopté un ton plus conciliant mi-juillet, et a indiqué que l’organisation n’avait pas obligatoirement retiré Turnberry de la liste des parcours sélectionnés.
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« Nous aimons ce parcours, mais il y a de grands défis », au niveau notamment des infrastructures de transport et des hébergements, a-t-il déclaré la semaine dernière lors du British Open à Royal Portrush, en Irlande du Nord. Mark Darbon a révélé qu’il avait rencontré plus tôt dans l’année le fils de Donald Trump, Eric, dirigeant de la Trump Organization.
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Mais il n’y a aucune information parue dans la presse britannique selon laquelle le gouvernement de Keir Starmer aurait fait pression sur le R & A en faveur de Turnberry.
Ce parcours pittoresque, reconnaissable des amateurs par son phare scintillant, est devenu célèbre pour avoir accueilli en 1977 l’un des British Open les plus mémorables, remporté par l’Américain Tom Watson face à Jack Nicklaus. Il a également accueilli ce tournoi majeur en 1986, 1 994 et 2 009.
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Arrivée en hélicoptère
L’Américain Bryson DeChambeau, double vainqueur de l’US Open et allié de Donald Trump, a récemment plaidé en sa faveur. « C’est l’un des meilleurs parcours au monde, et j’adorerais qu’il fasse partie de la rotation » du British Open, a-t-il déclaré à Portrush. Le joueur, qui a récemment fait du golf sur la pelouse de la Maison blanche, a balayé les craintes que Donald Trump fasse de l’ombre à l’événement, comme lorsqu’il avait atterri en hélicoptère près du parcours de l’Open britannique féminin de 2015. Les organisateurs savent toutefois qu’une telle décision provoquerait des remous.
Le site, à environ 80 kilomètres au sud de Glasgow, a été vandalisé en mars par des militants du groupe Palestine Action, qui ont peint « GAZA IS NOT 4 SALE » (« Gaza n’est pas à vendre ») sur l’herbe, en référence au projet de Trump de transformer le territoire en « Riviera du Moyen-Orient ».
Tout au long de sa carrière, le président américain a largement mis en scène son amour du golf, l’utilisant à des fins commerciales, diplomatiques et politiques. Il a souvent critiqué Barack Obama, qui golfait pendant sa présidence, avant de faire de même. Selon des sites spécialisés, Donald Trump a passé 20 % de son temps sur le green depuis son retour à la Maison blanche en janvier.
Le handicap du président – un chiffre qui évalue le niveau d’un joueur – est un plus qu’honorable 3. Mais Donald Trump n’arrive pas à se débarrasser d’une réputation de tricheur invétéré. Des suspicions étayées en 2019 dans un livre de Rick Reilly, « Commander in Cheat : How Golf Explains Trump » (« Tricheur en chef : Ce que le golf dit de Trump »).
La Trump Organization a commencé à acquérir des complexes de golf en 1999, et en liste 16 opérationnels dans le monde sur son site. Son parcours de Bedminster, près de New York, devait accueillir le championnat de golf PGA en 2022, mais les organisateurs y ont renoncé après les émeutes du Capitole, au grand dam du président.