C’est une multitude de signaux. La grimace que Michel Barnier effectue invariablement lorsqu’on lui parle de ses « mémoires » publiées en juin dernier (« Ce que j’ai appris de vous », chez Calmann-Lévy). Un terme bien trop rétrospectif à son goût : lui préfère parler de « chroniques pour demain », comme l’indique le sous-titre de son livre. Ce sont aussi ses derniers mots prononcés le 13 décembre lors de la passation de pouvoir avec François Bayrou : « Je reste et je resterai au service des Français et du côté des Français. »
Et puis il y a cette anecdote qu’il aime rappeler de Donald Trump, croisé à Notre-Dame de Paris le 7 décembre, l’encourageant à « continuer » malgré la censure. Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que Michel Barnier ne comptait pas prendre sa retraite à 74 ans après avoir été le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République.