C’est officiel. Le Royaume-Uni a rejoint ce dimanche le partenariat de libre-échange transpacifique (CPTPP). Il s’agit du plus important accord commercial signé par le pays depuis le Brexit, et qui compte désormais 12 membres. Le pays est le premier d’Europe à intégrer le CPTPP, qui regroupe ainsi 500 millions d’habitants, et cumule entre 12 et 15% du PIB mondial.
2,6 milliards de livres en plus pour les exportations
Selon Londres, cet accord pourrait accroître de 2,6 milliards de livres les exportations britanniques vers les autres pays membres. Signé notamment par la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Canada et le Japon, le CPTPP, entré en vigueur fin 2018, est le plus important pacte de libre-échange de la région pacifique. La Chine a fait acte de candidature, mais plusieurs pays de l’alliance s’opposent à ce qu’elle la rejoigne.
Londres avait signé son adhésion au partenariat en juillet 2023, sous le précédent gouvernement conservateur, qui avait alors mis en avant les « milliards de livres sterling d’échanges supplémentaires » pour les entreprises britanniques, grâce à cette alliance avec « certaines des économies les plus dynamiques au monde ».
D’autres accords commerciaux
Depuis sa sortie effective de l’Union européenne (UE) et du marché unique européen le 1er janvier 2021, le Royaume-Uni cherche à nouer des accords commerciaux tous azimuts pour doper ses échanges internationaux. Londres a notamment conclu des traités commerciaux avec l’UE et d’autres Etats européens, mais aussi avec des pays plus lointains comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou Singapour. Des discussions sont en cours avec l’Inde et les pays du Golfe.
En revanche, Londres a suspendu en janvier les négociations pour un accord avec le Canada, faute d’entente sur le volet agricole. Le Royaume-Uni cherche aussi à conclure un traité commercial avec les Etats-Unis. Mais, déjà très hypothétique, il pourrait être encore plus difficile à conclure avec le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche.
47% des échanges commerciaux toujours avec l’UE
En octobre dernier, le secrétaire britannique d’Etat chargé du Commerce avait estimé qu’une relance « urgente » des relations commerciales avec l’Union européenne était également nécessaire.
« Les chiffres restent difficiles en termes de conséquences commerciales immédiates post-Brexit, mais la réalité, c’est que 47% des échanges du Royaume-Uni se font toujours avec l’UE. Il est donc urgent de relancer notre relation », avait ainsi assuré Douglas Alexander. Il s’exprimait de Genève, en Suisse, lors d’une rencontre avec la directrice générale nigériane de l’Organisation mondiale du Commerce.
Élu le 5 juillet dernier, avec un programme centriste et pro-entreprises, Keir Starmer dit vouloir améliorer les relations avec les Européens, mais sans revenir sur le Brexit ni rejoindre le marché unique. Ce qui risquerait de rouvrir les plaies ouvertes lors de la sortie de l’UE.