Son tracé fait aujourd’hui le bonheur des joggeurs, marcheurs et cyclistes. La coulée verte au nom si bucolique aurait pourtant dû voir passer une autoroute.
Comment faciliter l’accès des voitures au cœur de la ville ? C’est, dans les années 1960, une préoccupation majeure des équipes aux affaires. Une idée émerge : construire, un peu comme la rue de l’Alma aujourd’hui, une « pénétrante » qui ira se brancher sur la future rocade nord à l’époque à l’état de projet (qui ne sera finalement inaugurée qu’en 2000) pour aller jusqu’au pont Saint-Martin.
Une hypothèse de tracé présentée lors de l’exposition de 2019 au musée de Bretagne et intitulée « Rennes, les vies d’une ville. » Musée de Bretagne
L’axe routier, parfois également surnommé « la pénétrante Patton », aurait donc également traversé les prairies Saint-Martin, comme le montre une hypothèse de tracé présentée lors de l’exposition de 2019 au musée de Bretagne et intitulée « Rennes, les vies d’une ville. » Ce projet est pris très au sérieux. Il figure même dans le Plan d’occupation des sols (POS) de 1976, l’ancêtre du Plan local d’urbanisme.
Dans les cartons pendant près de 30 ans
« Mais un tournant s’opère au début des années 1980, rapporte le catalogue de l’exposition. La croissance démographique et économique est en baisse et un discours écologique remettant en cause la voiture individuelle se développe. »
En ajoutant à cela la « forte mobilisation » des riverains contre le projet, des habitants du quartier de Patton notamment, et des recours auprès des tribunaux : le projet perd progressivement en vigueur. À noter qu’il sera au passage l’un des premiers à avoir été soumis à l’exercice de la concertation de la population devenu obligatoire en 1985. Les premiers pas du concept de « démocratie participative. » Quant à l’abandon officiel de cette autoroute, il faudra attendre 2004.