Cinq ans après son dernier passage en
Moravie, le Grand Prix de Tchéquie retrouvait le calendrier MotoGP
sur un circuit de Brno resurfacé. Ce retour n’a pas simplement
ravivé la tradition : il a offert un contraste saisissant entre
l’ère 2020 et le MotoGP d’aujourd’hui, tant les écarts de
performance étaient abyssaux.
Dès les premiers tours d’essais vendredi, tout le
paddock pressentait que l’ancien Brno venait de changer d’époque.
Les machines de dernière génération, armées de nouvelles
technologies, ont fait tomber les repères un à un. La véritable
démonstration est survenue lors des qualifications, où Francesco
Bagnaia s’est emparé de la pole en 1’52.303. Ce chrono pulvérise de
plus de 2,2 secondes un record de 2016. Date où Marc Marquez avait
signé un tour en 1’54.596 avec sa Honda. À titre de comparaison, la
dernière pole avant la pause tchèque, signée Johann Zarco en 2020,
avait été réalisée en 1’55.687 : l’écart parle de lui-même.
Le sprint du samedi, dont l’intensité n’a pas
d’équivalent en 2020 car le format n’existait pas, illustre malgré
tout la hausse généralisée du rythme.
Mais c’est sur la course dominicale que l’évolution se fait la plus
tangible. En 2020, Brad Binder s’était imposé avec un temps de
course de 41 minutes et 38.764 secondes. Cinq ans plus tard, Marc
Marquez s’offre la victoire en 40 minutes et 04.628 secondes, sur
21 tours.
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Michelin
Les chronos au tour ne sont pas les seuls à défier
la dernière édition. L’autre grande rupture concerne la vitesse de
pointe des machines. Pedro Acosta, sur KTM, a atteint 322,3 km/h en
essais libres. Il bat ainsi le précédent record du circuit, établi
à 316,7 km/h par Andrea Dovizioso, en 2020.
Derrière cette accélération spectaculaire, on
trouve un faisceau d’innovations. Les gains aérodynamiques sont
flagrants, les moteurs bénéficient d’une puissance en hausse,
tandis que les pneumatiques, toujours plus sophistiqués (grâce
notamment à l’évolution des pneus Michelin), permettent désormais
d’explorer les limites du grip. L’électronique embarquée joue aussi
un rôle clé. Le resurfaçage du circuit de Brno offre pèse aussi
dans la balance.
Le MotoGP bascule maintenant dans sa trêve
estivale, faisant le plein d’énergie avant la reprise dès le mois
d’août sur la très rapide piste du Red Bull Ring à Spielberg.