Par
Enzo Legros
Publié le
28 juil. 2025 à 7h12
Que provoqueraient des baisses de subventions pour les associations culturelles de Toulouse ? Pour l’instant, la plupart des Maisons des jeunes et pour la culture (MJC) et des structures de la ville restent dans le flou total sur leur avenir. « C’est impossible de faire des projections », confirme-t-on au centre culturel des Minimes. Mais une chose est sûre, cela se ressentirait dans le portefeuille des adhérents. Des séances de sport plus chères, moins de temps d’accueil pour les plus petits, une diversité des activités amoindrie… Voici ce qui pourrait concrètement changer pour les Toulousains.
Des prix plus chers, y compris dans les quartiers prioritaires
Malgré l’annonce de la municipalité de limiter la baisse des subventions à 10 % en moyenne au mois de juin 2025, les coupes seront parfois bien supérieures d’après un communiqué de 10 associations concernées publié le 22 juillet. Parmi ses membres, les sept MJC de Toulouse devraient perdre en moyenne 34,5 % d’aides par rapport à 2024, et trois autres associations se situeraient aux alentours de 20 %.
« S’il y a une baisse, on devra le faire porter sur les activités », sait Clément de Faget, le président du Foyer d’éducation populaire Étienne Billières (Fepeb), membre du collectif. La structure située à la maison de quartier Fontaine Lestang, près de trois quartiers prioritaires de Toulouse, sait aussi qu’elle s’adresse à un public précaire, dont un quart d’enfants et un tiers de séniors.
Des conditions d’accueil dégradées
Heureusement, la survie du Fepeb n’est pas en jeu à court terme. Son budget tenait en 2024 à 55 % grâce à l’autofinancement, pour 45 % de subventions diverses, et le foyer a des réserves en poche. « Il n’y aura pas d’effet immédiat, mais ça veut dire quelque chose politiquement », assure une membre de l’association. Pour les MJC, la part des subventions municipales représentent 50 % de leur budget. En cas de baisse, il faudra donc chercher des revenus supplémentaires et augmenter les prix pour les usagers.
Sur le long terme, les conséquences pourraient concerner une nouvelle fois les pratiquants. Le chauffage pourrait par exemple être abaissé dans les structures culturelles pour réduire la facture, ce qui dégraderait les conditions d’accueil des adhérents. L’entretien et les travaux de réparation pourraient aussi ne pas être accomplis régulièrement dans les lieux d’activité.
« On en a marre de tirer sur les adhérents »
Dans les maisons des jeunes et pour la culture, le premier levier qui pourrait être actionné serait la suppression d’ateliers. « On commencerait par ceux avec le moins de participants ou les activités des plus petits », ajoute un responsable d’une des 7 MJC.
Pour le collectif d’associations cela représente « l’affaiblissement d’une offre socioculturelle associative de proximité qui ne serait plus en capacité de répondre aux attentes et besoins des habitants ». « Et puis on en a marre de tirer sur les adhérents », confie-t-on à la MJC des Minimes.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.