Après des mois de tensions croissantes, un accord commercial a finalement été trouvé entre les États-Unis et l’Union européenne. Ce dimanche 27 juillet, Donald Trump et Ursula von der Leyen se sont en effet retrouvés à Turnberry, en Écosse, pour un ultime round de négociations. Et enfin une bonne nouvelle, puisqu’ils ont trouvé un compromis de dernière minute qui permet d’éviter une guerre commerciale ouverte.
Un compromis sous haute tension
Le président américain, engagé dans une vaste campagne de relèvement des droits de douane pour protéger l’industrie nationale, avait fixé un ultimatum au 1er août (ce vendredi donc…). Passé cette date, il menaçait d’imposer des droits de douane de 30 % sur l’ensemble des produits européens entrant aux États-Unis (contre 10% jusqu’à présent). Face à cette pression, c’est finalement un accord prévoyant des droits de douane plafonnés à 15 % qui a été retenu.
Mais ce compromis s’accompagne d’importantes contreparties : l’UE s’engage à acheter pour 750 milliards de dollars d’énergie américaine, et à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux États-Unis.
Lors de la conférence de presse, Donald Trump a salué cet accord comme le plus grand jamais signé en matière de commerce, y voyant une promesse de stabilité, d’unité et d’amitié entre les deux blocs. De son côté Ursula von der Leyen -légèrement plus sobre mais rassurante- a souligné qu’il s’agissait d’un bon accord, garant de stabilité et de prévisibilité des deux côtés de l’Atlantique.
Une Europe contrainte de composer
La rencontre s’est tout de même tenue dans le luxueux complexe de gold de Donald Trump, dans une atmosphère mêlant tension diplomatique et nécessité stratégique (à quand le film sur Netflix ?) Avant leur entretien, les deux dirigeants estimaient les chances d’accord à 50-50. Finalement, une heure de discussions a suffi.
Le chancelier allemand Friedrich Merz a réagi rapidement, saluant un accord qui permet d’éviter une escalade inutile dans les relations commerciales transatlantiques ». Il a toutefois regretté l’absence de véritables allègements tarifaires pour l’Europe.
Le compromis devra encore être validé par les vingt-sept états membres. Les ambassadeurs des États membres, actuellement en déplacement au Groenland, ont été informés des termes de l’accord et devront se concerter rapidement.
Cet accord marque une inflexion dans des relations économiques des plus tendues. Longtemps fondées sur des échanges relativement libres, celles-ci entrent désormais dans une phase où le protectionnisme américain s’impose comme LA nouvelle norme.
En pratique, les produits européens étaient déjà soumis à un cumul de surtaxes atteignant jusqu’à 15 % voire plus, notamment sur les voitures (25 %), l’acier et l’aluminium (50 %) et d’autres biens industriels. En outre, certains biens continueront de bénéficier d’un régime spécial.
Enfin, après un accord conclu manu militari dans la foulée de ceux du Japon, du Vietnam, des Philippines et de l’Indonésie, certains se demande si Donald Trump n’essaierait pas de faire diversion du dossier Epstein. En attendant, ce lundi c’est au tour de la Chine !