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Récit
Au terme de la Seconde Guerre mondiale, une formidable collection de milliers d’œuvres de la bibliothèque d’Etat de Berlin, dont des manuscrits de Mozart et de Goethe, s’est retrouvée à Cracovie. L’avenir de ces documents rares, jamais restitués, illustre les défis mémoriaux entre ces deux pays, 80 ans après la fin de la guerre.
C’est une boîte grise banale. Sous le couvercle délicatement soulevé, un livre marron et doré apparaît. « Le troisième mouvement de la Huitième Symphonie de Beethoven », annonce Michal Lewicki en traduisant la couverture. Un chef-d’œuvre. Sur un coin de son bureau, dans la bibliothèque Jagellonne de Cracovie, ce discret responsable des manuscrits musicaux tourne les pages, griffonnées des annotations nerveuses et peu lisibles du grand compositeur. Sur l’une d’elles, on distingue un sceau rouge : l’ex-libris, la signature de la bibliothèque d’Etat prussienne de Berlin. « L’ancien propriétaire de l’œuvre », explique-t-il. Ce troisième mouvement, le menuet, est la seule partie de la symphonie conservée à Cracovie. « Les autres se trouvent toujours à Berlin », précise Michal Lewicki.
Cette symphonie de Beethoven, divisée entre deux villes, n’est qu’un des exemples spectaculaires d’un grand litige culturel qui divise la Pologne et l’Allemagne. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, des dizaines de milliers de partitions, livres et correspondances rédigés par Mozart, Goethe, les frères Grimm ou encore Martin Luther, le père du protestantisme, ont été extraits de la bibliothèque d’Etat prussienne de Berlin, pour être mis à l’a…
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