Au lendemain de la signature d’un accord sur les droits de douane entre les Etats-Unis et l’Union européenne, le monde politique et économique réagit, lundi 28 juillet. Pour le ministre délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, cet accord « apportera une stabilité temporaire aux acteurs économiques (…) mais il est déséquilibré », a-t-il déclaré sur X. S’il « a le mérite d’exempter de tarifs des secteurs clés pour l’économie française, comme l’aéronautique, les spiritueux ou les médicaments », l’accord « n’est pas satisfaisant et ne peut pas être durable », a-t-il ajouté. « Si les Européens ne se réveillent pas, les difficultés des autres paraîtront toutes relatives face à notre décrochage ». Suivez notre direct.
Les droits de douane passeront à 15%. En vertu de l’accord conclu dimanche, en Ecosse, entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le président des Etats-Unis, Donald Trump, les droits de douane grimperont à 15% pour les produits de l’UE exportés outre-Atlantique. L’UE s’est aussi engagée à acheter des armes et de l’énergie américaine, s’est félicité Donald Trump. La menace de taxes américaines de 30% dès le 1er août faisait trembler les exportateurs européens, de l’automobile à la pharmacie en passant par le vin.
Un « bon accord », estime Ursula von der Leyen. La patronne de l’exécutif européen a salué un « bon accord » qui apportera de la « stabilité. » « C’est le plus grand de tous les accords », s’est félicité le président américain, qui a précisé que les produits pharmaceutiques n’étaient pas concernés. Les deux puissances économiques ont décidé de lever réciproquement leurs droits de douane « sur un certain nombre de produits stratégiques », dont les équipements aéronautiques, « certains produits chimiques, des équipements pour semi-conducteurs, certains produits agricoles et des matières premières critiques », a encore précisé Ursula von der Leyen. Le président américain a par ailleurs affirmé que l’UE allait « accepter d’acheter aux Etats-Unis pour 750 milliards de dollars d’énergie. Ils vont accepter d’investir aux Etats-Unis 600 milliards de dollars de plus que ce qu’ils investissent déjà. »
Eviter « une escalade » de la guerre commerciale. Cet accord permet d' »éviter une escalade inutile dans les relations commerciales transatlantiques », a souligné le chancelier allemand Friedrich Merz, sans cacher qu’il aurait « souhaité davantage d’allègements ». La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a quant à elle salué un accord « qui évite une guerre commerciale au sein de l’Occident avec des conséquences imprévisibles », dans un communiqué commun avec ses vice-Premiers ministres, Antonio Tajani et Matteo Salvini. Sur le même ton, le gouvernement irlandais a dit « regretter » le nouveau taux, mais s’est félicité qu’il apporte « une forme de certitude nécessaire » après des mois d’annonces et menaces tous azimuts.
Des accords entre les Etats-Unis et le reste du monde. L’accord avec l’UE a été annoncé dans la foulée de ceux conclus ces derniers jours avec le Japon, le Vietnam, les Philippines et l’Indonésie, dont les détails restent souvent encore à négocier et obtenus au prix d’importantes concessions de la part des pays visés et après des discussions compliquées. Lundi, c’est avec la Chine que des négociateurs américains s’efforceront d’éviter une reprise de l’escalade commerciale, au cours d’une rencontre à Stockholm.