Le Handala, un bateau exploité par le mouvement propalestinien « Flottille pour la liberté », est arrivé en Israël ce dimanche après avoir été intercepté par l’armée. Comme lors de la première tentative, le navire se dirigeait vers Gaza avec de l’aide humanitaire à bord. Parti de Gallipoli, en Italie, le 20 juillet, le navire a subi le même sort que son prédécesseur, le Madleen, à bord duquel se trouvaient notamment l’eurodéputée insoumise Rima Hassan et la militante écologiste Greta Thunberg. 20 Minutes fait le point sur l’interception de ce nouveau bateau par Israël.
Quel était le but de cette deuxième « Flottille » ?
Le navire, un ancien chalutier norvégien, tentait de briser le blocus naval israélien de Gaza et apporter une petite quantité d’aide humanitaire aux habitants du territoire, ravagé par plus de 21 mois de guerre et en proie à une crise humanitaire majeure. Son interception intervient alors qu’Israël a annoncé, sous la pression internationale, une « pause tactique » quotidienne pour laisser passer l’aide humanitaire.
Le Handala transportait du matériel médical, des denrées alimentaires, des équipements pour enfants ainsi que des médicaments. L’expédition a été financée par des campagnes de dons.
Qui sont les passagers ?
A bord du bateau se trouvent 21 personnes : 19 militants propalestiniens de nationalités diverses, parmi lesquels deux élues de La France insoumise, Gabrielle Cathala et Emma Fourreau, ainsi que deux journalistes.
Selon Libération, qui s’est procuré la liste des passagers, se trouve notamment à bord Jacob Berger, un influenceur juif américain, Bob Suberi, 82 ans, un autre militant juif américain, Chris Smalls, fondateur du syndicat des travailleurs Amazon aux Etats-Unis, ou encore Huwaida Arraf, avocate palestino-américaine.
Que sait-on de l’interception du bateau ?
Samedi, une vidéo en direct depuis le Handala montrait des soldats israéliens montant à bord. Les images – diffusées en ligne par les militants – montraient des membres de l’équipage assis sur le pont du bateau les mains en l’air et sifflant la chanson antifasciste italienne Bella Ciao pendant que les soldats prenaient le contrôle du navire. Elles ont été coupées quelques minutes plus tard.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que la marine avait arrêté le navire pour l’empêcher d’entrer dans les eaux au large de la bande de Gaza. « Le navire se dirige en toute sécurité vers les côtes israéliennes. Tous les passagers sont sains et saufs », a-t-il déclaré.
Dans un message sur les réseaux sociaux, la « Flottille pour la liberté » a indiqué que le « Handala a été intercepté et abordé illégalement par les forces israéliennes alors qu’il se trouvait dans les eaux internationales ». Un outil de suivi en ligne montre que le navire se trouvait dans les eaux internationales, à environ 50 kilomètres de la côte égyptienne et à 100 kilomètres à l’ouest de Gaza, lorsqu’il a été intercepté.
Et maintenant ?
Arrivés en Israël ce dimanche, 19 de 21 membres d’équipage ont rencontré l’ONG israélienne Adalah pour bénéficier d’une aide juridique. « Deux autres militants, Bob Subery et Huwaida Arraf, qui possèdent la double nationalité [israélienne et américaine], ont été transférés à la police, où un avocat d’Adalah est également présent pour leur offrir un soutien juridique », a ajouté l’ONG dans un communiqué.
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Avant d’être arrêtés, les membres de l’équipage avaient déclaré sur X qu’ils entameraient une grève de la faim si l’armée israélienne interceptait le bateau et arrêtait ses passagers. Les militants du Madleen, le premier bateau « Flotille de la liberté » lui aussi intercepté par l’armée israélienne dans les eaux internationales le 9 juin, avaient finalement été expulsés par Israël.