Sans papiers, sans domicile, ne parlant pas ou peu français… Les personnes migrantes sont les plus précaires parmi les précaires. Beaucoup ont quitté des pays en guerre. Certains ont connu la torture dans les prisons libyennes, les traversées de la Méditerranée sur des rafiots de fortune…
« Les parcours migratoires sont de plus en plus violents, traumatiques. Il y a une résurgence des symptômes psychiatriques à l’arrivée », constate Caroline Guichard, coordinatrice santé mentale au Réseau Louis-Guilloux à Rennes. « Les besoins augmentent et l’accès au soin est de plus en plus compliqué. »
Contrôles en gare
Le réseau suit 500 personnes par an, qui n’ont pas accès à une couverture santé. En moyenne, estime-t-elle, il leur faut huit mois pour décrocher un rendez-vous avec un psychiatre. Des délais incompatibles avec une vie d’errance, des propositions d’hébergement à des centaines de kilomètres et des demandes d’asiles rejetées. Et la situation ne risque pas de s’améliorer avec Bruno Retailleau qui a fait de la « remigration » son principal marqueur politique.
Mi-juin, le ministre de l’Intérieur a organisé de vastes opérations de contrôle dans les gares, visant à traquer les personnes migrantes pour les expulser. De quoi forcer encore davantage l’isolement d’un public en besoin vital de soins physiques et psychologiques.