Un traitement oral simple, pris chaque soir au coucher, pourrait bientôt soulager l’apnée du sommeil sans machine.
© Shuttershock
L’apnée du sommeil reste l’une des maladies chroniques les plus mal traitées à ce jour, malgré ses effets ravageurs sur la santé cardiovasculaire, la mémoire ou l’humeur. Si les machines CPAP sont efficaces, elles sont souvent mal vécues. Un laboratoire américain, Apnimed, développe une pilule, AD109, censée réveiller les muscles des voies respiratoires pendant la nuit sans qu’aucun masque ne soit nécessaire. Les résultats viennent de tomber : deux essais de phase 3, consécutifs, sont concluants.
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Apnée du sommeil : un traitement oral montre son efficacité sur le long terme
Les chiffres sont là, et ils sont solides. Après un premier essai nommé SynAIRgy, Apnimed vient de publier les résultats de LunAIRo, un second essai de phase 3 mené sur 660 patients souffrant d’apnée obstructive modérée à sévère. Ce nouveau traitement oral, AD109, combine deux molécules existantes — l’atomoxétine (utilisée contre le TDAH) et l’aroxybutynine (anticholinergique) — pour stimuler le tonus musculaire de la gorge pendant le sommeil.
Dans l’étude LunAIRo, les patients ayant pris AD109 pendant 26 semaines ont vu leur index d’apnées-hypopnées (AHI) chuter en moyenne de 46,8 %, contre seulement 6,8 % sous placebo. Mieux : un patient sur cinq a atteint un AHI inférieur à 5, c’est-à-dire un contrôle quasi complet de son apnée du sommeil. Ce chiffre grimpe à 22,3 % dans l’essai SynAIRgy, qui affichait même une réduction moyenne de 55,6 % du nombre d’apnées.
“Les résultats sont extrêmement encourageants, notamment en matière de sécurité”, explique le Dr Caroline Yau, directrice médicale d’Apnimed. “Nous avons observé très peu d’événements indésirables liés au traitement, et aucun effet grave.” Sur la durée (jusqu’à 51 semaines pour certains participants), les effets bénéfiques se maintiennent, notamment sur l’oxygénation nocturne.
L’apnée du sommeil touche près d’un milliard de personnes dans le monde, et reste très largement sous-diagnostiquée. Même parmi les malades identifiés, la majorité abandonne la CPAP, souvent pour des raisons de confort. AD109 vise justement ces patients orphelins d’un traitement viable. Apnimed prévoit de déposer une demande d’autorisation (NDA) auprès de la FDA début 2026.
“Nous avons désormais deux études indépendantes, robustes, qui confirment l’efficacité du médicament”, souligne le Dr Yau. Si l’agence américaine valide, ce serait le premier traitement oral jamais approuvé pour cette maladie. Un petit comprimé, et peut-être un grand pas pour des millions de dormeurs essoufflés.
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