Par
Aurélie Duhamel
Publié le
27 juil. 2025 à 21h46
« Le Tour de France, c’est ma vie », lâche d’entrée de jeu Christian Prudhomme depuis le village départ du Tour de France, à Mantes-la-Ville (Yvelines), ce dimanche 27 juillet auprès de 78 actu. Cette réponse n’a rien d’étonnant quand on sait qu’il y a consacré sa carrière de journaliste sportif, avant d’être finalement nommé directeur de la course en 2007.
À l’heure du bilan de cette 112e édition, Christian Prudhomme se réjouit d’un phénomène marquant : l’arrivée massive des jeunes parmi les spectateurs. Une jeunesse qui participe pleinement à l’ambiance festive et renouvelle le visage du public.
La jeunesse s’empare du Tour
« Le Tour, ce n’est pas seulement la compétition, c’est un moment de communion populaire. Les cadeaux de la caravane, le passage des coureurs en montagne comme en plaine », observe-t-il, citant la présence des jeunes au sein du public.
Des familles, des groupes d’amis, des adolescents, que 78 actu a d’ailleurs vu arborer les maillots des coureurs durant cette dernière étape. Un engouement que les chiffres tendent à confirmer, d’après le directeur du Tour :
« Il y a de plus en plus de jeunes, ce qui est confirmé par les audiences à la télévision et les études que l’on peut faire. Depuis quasiment vingt ans que l’on fait ce type d’étude, on a jamais eu autant de gens de 15 à 34 ans qui regardent le Tour de France à la télé. »
Christian Prudhomme, directeur du Tour de France
Aujourd’hui, donc, ce sont les jeunes qui vibrent aux côtés du peloton. Au-delà des études formelles, il peut lui-même confirmer cette tendance. Ce qui le fait d’ailleurs sourire : « Ça se voit de manière empirique avec les selfies qu’on m’a toujours demandés. Avant c’était pour le grand-père ou la grand-mère, maintenant ce sont les jeunes. Ça fait plaisir ».
Un rajeunissement du public qui confirme aussi la capacité de la Grande Boucle à traverser les générations, tout en se réinventant.
« La seule chose qui compte pour moi, c’est que les gamins aient le même regard et la même envie du Tour que j’avais à leur âge. »
Christian Prudhomme, directeur du Tour de France
« J’ai vu énormément de ferveur »
« J’ai vu énormément d’effervescence, de passion, de ferveur. Un monde fou depuis le départ du Tour à Lille jusqu’à maintenant », commente Christian Prudhomme, que l’on a vu profiter d’un bain de foule et de quelques selfies avant son arrivée dans le village du Tour, au Parc de la Vallée.
Si les foules se pressent toujours sur les routes du Tour depuis sa création, il remarque tout de même que « cette année, c’était fou ».
« L’année dernière, ça a été un peu plus compliqué car les gens avaient l’esprit tourné vers les JO. Cette année, on a retrouvé la plus grande compétition annuelle de sport qui est le Tour de France. »
Christian Prudhomme, directeur du Tour de France
Des défis à relever
Quant à lui, il en a vu passer des étapes, des milliers d’heures de préparation, de concertation avec les équipes du Tour, de défis techniques à relever. On pense par exemple à la 19e étape, reliant initialement Albertville à la Plagne (Savoie) , qui a dû être écourtée de plus de 34 kilomètres à cause d’une épidémie de dermatose bovine. Près de 500 personnes sont mobilisées sur l’organisation du Tour.
« Quand on est dans une étape de montagne et qu’il faut négocier, c’est bien d’avoir une équipe de grande qualité. »
Christian Prudhomme, directeur du Tour de France
Car il faut que la course garde son statut d’icône dans le monde du cyclisme et du sport en général, et permette au public de vibrer. Il n’a d’ailleurs pas vu le temps passer. « Quand on est jeune, on ne se rend pas compte que la vie passe à toute vitesse. Je n’ai absolument pas conscience que c’est ma 19e fois ».
Après les hommes, le Tour de France féminin
« C’est bien évidemment le clap de fin du Tour, canal historique, mais il y a évidemment le Tour de France féminin que je rejoindrais, où Marion Rousse [l’ancienne cycliste qui en est la directrice] est depuis 48 heures », rappelle celui qui se rendra à Angers (Maine-et-Loire), dès ce lundi 28 juillet 2025 pour l’arrivée de la 3e étape.
La course, dont le départ a été donné le 26 juillet 2025 à Vannes (Bretagne), s’achèvera dans les Alpes au terme d’un parcours particulièrement sinueux.
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