Victime collatérale des attaques qui ont ciblé des véhicules de personnels pénitentiaires sur un parking résidentiel du 13e arrondissement de Marseille, Ludivine (1) est restée interdite ce mardi 15 avril au matin en découvrant sa voiture.  » Mon balcon donne de l’autre côté du parking, si bien que je n’ai rien entendu du ballet des sirènes de police et de pompiers qui a dû retentir. J’ai découvert l’ampleur des dégâts en partant au travail. »

Devant sa C3 blanche, au milieu d’autres véhicules tagués et de l’emplacement noirci d’une voiture entièrement calcinée très vite évacuée, cette mère de famille n’a pu que constater,  » abasourdie « , les dommages sur la carrosserie de la petite citadine avec laquelle elle s’apprêtait à partir au travail.

 » Je suis dans les assurances. Rien à voir avec l’administration pénitentiaire ! J’ai essayé de nettoyer les tags avec de l’eau et un chiffon, mais c’est à peine parti et je suis partie au boulot comme ça. Tout le monde me regardait, j’avais trop honte. »

L’incompréhension, la honte et la colère

À la honte de cette mère de famille d’une trentaine d’années vient s’ajouter l’incompréhension : « On est des citoyens lambda. D’ailleurs, avant ces événements, je ne savais même pas que la résidence des Chutes-Lavie hébergeait des personnels pénitentiaires. Il y a de tout ici : des familles, des personnes âgées, des gens qui travaillent dans plein de secteurs différents. Ce qui s’est passé est hallucinant. »

« Le portail électrique ne fonctionnait plus depuis des semaines »

Et d’autant plus hallucinant que Ludivine et d’autres occupants des 9 bâtiments de la résidence des Chutes-Lavie auraient signalé les défaillances du portail électrique du parking à de nombreuses reprises.

« Je suis un peu écœurée. On a informé plusieurs fois le bailleur social, et depuis des semaines, que le portail ne fonctionne plus. On s’acquitte de loyers qui augmentent chaque année, on travaille, on paye nos charges, et cette résidence, c’est un moulin à vent ! », s’indigne Ludivine en espérant récupérer sa carrosserie à gros coups de kasher en sortant du travail.

(1) Le prénom a été modifié.