Lucile Graff arrive d’un séjour de deux ans en Amérique du Sud et croise dans un bar Mahdi Allani.
Tous deux sont passionnés de musique latine et se proposent de former un groupe pour, au départ tout du moins, reprendre des standards de musique cubaine. Avec l’arrivée d’un bassiste (Louis Ernst toujours présent) et d’un percussionniste, La Jawqa donne ses premiers concerts en 2022. Aujourd’hui, la formation propose aussi des compositions personnelles inspirées par la salsa de Fania All Stars, le merengue et par la salsa romantica et la cumbia.
Mahdi Allani (au chant, à la trompette et au trombone) n’est pas avare d’explications et, entre les morceaux, il nous rappelle ou nous apprend que la salsa est un style aux confluents de la musique contrepointique européenne et des percussions africaines ou que derrière des apparences festives se cachent parfois mélancolie ou engagement politique, qu’elle est un espace de liberté d’expression.
Danser devient presque une seconde nature
Virgen de las Mercedes qui ouvre le concert est une prière adressée à la sainte patronne des prisonniers et captifs mis en musique dans les années 70 pour devenir un standard du genre. La Jawqa offrira aussi ses propres titres comme Salsa de otro continente ou le romantique Dime si algun dia.
La formation ose aussi sa propre version en cumbia de La Tortura de Shakira. Les cuivres du chanteur sont secondés par un chaleureux saxophone (Marine Nuss), par le précieux piano de Lucile Graff aussi harmonique que rythmique et par ceux qui rendent impossible de ne pas se déhancher, Manuel Rack aux congas et Augustin Schahl aux percussions.
À l’écoute de La Jawqa, danser devient presque une seconde nature et une partie du public s’est laissée prendre et n’hésite pas à se lancer aux quatre coins de l’Embuscade.