La Commission européenne a tenu ce lundi une réunion d’urgence pour envisager la suspension d’Israël du programme scientifique Horizon Europe, une première mesure concrète contre l’État hébreu, initiée par l’Espagne et l’Irlande face à la crise humanitaire à Gaza. Ce débat, relancé après un échec à Bruxelles mi-juillet, marque un tournant dans les relations entre l’Europe et Israël.
Horizon Europe, doté de 95,5 milliards d’euros pour 2021-2027, finance la recherche innovante dans la science, la technologie, la santé ou l’énergie. Israël, membre associé depuis 2021, permet à ses organisations de candidater à des subventions. Une exclusion aurait des conséquences importantes, notamment pour les start-ups israéliennes, fleuron de l’innovation, risquant de perdre financements et collaborations essentielles.
Ce geste, à la fois symbolique et concret, pourrait nuire à l’image d’Israël et créer un précédent pour d’autres sanctions. La ministre israélienne de l’Innovation, Gila Gamliel, a dénoncé un « dommage irréparable », avertissant que cette initiative compromettrait tout accord de cessez-le-feu. Israël insiste sur l’impact négatif pour l’Europe, privée de l’expertise israélienne en sécurité et technologie.
Aucune décision n’est encore prise, mais ce débat envoie un message clair : les liens scientifiques ne sont plus à l’abri des tensions géopolitiques. Israël prépare une contre-offensive diplomatique pour préserver son accès à ce programme vital, tout en plaidant pour une désescalade régionale.