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Les Républicains se réunissent pour éviter une guerre fratricide à Paris

Les Républicains ont entamé lundi une réunion déterminante pour éviter une guerre fratricide entre Michel Barnier et Rachida Dati, qui envisagent tous deux de se présenter à la rentrée à une législative partielle dans la deuxième circonscription de Paris.L’ancien chef du gouvernement et la ministre de la Culture sont arrivés en fin d’après-midi pour participer à la réunion de la commission nationale d’investiture (CNI), présidée par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard. »Je ne suis candidat contre personne, ou plutôt avec tout le monde », a déclaré à la presse Michel Barnier, assurant qu’il était « très déterminé, très humble ». Rachida Dati a refusé, en revanche, de faire des déclarations.Selon une source LR, tous deux disposeront de 15 minutes pour défendre leur candidature et la CNI devrait ensuite voter, si Rachida Dati présentait officiellement la sienne. Jusqu’à présent, elle a seulement fait savoir à des proches qu’elle envisageait de se lancer dans la course.  Michel Barnier, éphémère Premier ministre, s’est porté candidat le 15 juillet, quelques jours après la décision du Conseil constitutionnel de déclarer inéligible le macroniste Jean Laussucq.Pour tenter d’éviter une nouvelle guerre interne dont le parti est coutumier, une réunion s’est tenue « dimanche soir » entre les deux intéressés autour de Bruno Retailleau, selon l’entourage du président du parti, également ministre de l’Intérieur. »Les deux ambitions – la mairie de Paris pour Rachida Dati et la législative partielle pour Michel Barnier – sont compatibles », a assuré dans le JDD Annie Genevard, présidente de la CNI et proche du patron de LR. – « Psychodrames » -A priori, une surprise semble improbable. Le président des Républicains a d’ores et déjà apporté son soutien au Savoyard. Et la CNI, dont la composition a été remaniée il y a à peine un mois, est favorable au ministre de l’Intérieur.Mais, « il faut trancher le sujet au plus vite, pour ne pas s’exposer à des psychodrames et partir en campagne », a mis en garde samedi dans Le Parisien Jean-François Copé, l’ancien patron de l’UMP (avant LR), longtemps en conflit ouvert avec François Fillon.Exclue des Républicains en 2024 après avoir été débauchée par Gabriel Attal pour entrer dans son gouvernement comme ministre de la Culture, Rachida Dati a repris sa carte chez LR. Pendant la campagne interne à la présidence du parti, son entourage a soutenu Laurent Wauquiez face au ministre de l’Intérieur.Sa colère contre Michel Barnier est-elle retombée ? Lors d’une réunion publique, elle l’a récemment accusé d’être « instrumentalisé par certains qui veulent la division ».Ces tensions surgissent à huit mois des municipales. Des proches de Rachida Dati, renvoyée la semaine dernière en procès pour corruption et trafic d’influence, disent craindre que Michel Barnier ait lui aussi des ambitions pour l’Hôtel de Ville si elle ne pouvait pas se présenter, ce que l’intéressé a démenti.A ce stade, Les Républicains n’ont pas apporté leur soutien à la ministre pour la mairie de Paris. »Ce n’est plus seulement une question de personnalité mais d’équilibre », s’est contenté de commenter Bruno Retailleau.- Sortir « par le haut » -« On peut sortir par le haut de cette histoire. Michel Barnier devrait dire très clairement qu’il soutient Rachida Dati » pour l’Hôtel de Ville, commente à l’AFP le maire LR du 6e arrondissement Jean-Pierre Lecoq, proche de la ministre.Mais la stratégie du Savoyard, qui nourrit des ambitions présidentielles, suscite des interrogations au sein de LR. Un cadre du parti le soupçonne « de briguer la présidence du groupe des députés », actuellement occupée par Laurent Wauquiez.Pour corser le tout, les autres membres de la coalition gouvernementale n’ont guère apprécié sa façon de faire, à l’image de Gabriel Attal qui a « regretté » que LR ne se soit pas coordonné avec Renaissance, alors que le député sortant siégeait dans les rangs du parti présidentiel.Ces divisions pourraient ravir la gauche. Elle avait créé la surprise l’an dernier en parvenant à se glisser au second tour dans cette circonscription, longtemps considérée comme « imperdable » par la droite. Les socialistes doivent choisir leur candidat dans les jours qui viennent.  Quant à Thierry Mariani, ex-ministre de Nicolas Sarkozy passé au Rassemblement national, il prétend également à cette circonscription qui couvre une grande partie des huppés 5e, 6e et 7e arrondissements parisiens et qu’il présente comme « the place to be ».arz/are/jco