À l’heure où les sapeurs-pompiers sont largement mobilisés sur les incendies dans le sud de la France, le risque dans les forêts de la Loire n’est pas pris à la légère.

Des sites sensibles dans l’Ondaine

Le sud du département a d’ailleurs été récemment concerné, fin juin, quand plusieurs feux se sont propagés sur la colline du Dorier, à Unieux.

Si ce site des gorges de la Loire est un lieu sensible, d’autres secteurs très boisés de l’Ondaine sont soumis à une certaine vigilance.C’est le cas, au Chambon-Feugerolles, de la vallée de Cotatay, dont les espaces boisés rejoignent ceux du Pilat, à Saint-Romain-les-Atheux ou encore Saint-Genest-Malifaux.

Ce qui fait de cette vallée un emplacement stratégique. Mais qui ne bénéficiait pas, jusqu’alors, de moyens suffisants pour lutter contre les incendies. C’est maintenant chose faite puisqu’un tout nouvel aménagement vient d’être inauguré, ce lundi matin, en présence des élus et des sapeurs-pompiers.

Une réserve qui permet de remplir 30 camions incendie

Une réserve d’eau de 120 mètres cubes a été créée il y a quelques mois, tout à côté du centre d’interprétation des usages de l’eau de la vallée de Cotatay. Un volume très conséquent, qui provient du barrage tout proche et qui permettra aux camions-citernes de venir se ravitailler en cas d’incendie dans le secteur.

Pour donner une idée de ce que représentent 120 m 3 , cela permet de remplir trente fois un véhicule de secours qui contient 3 500 litres, a détaillé Éric Meunier , directeur du Sdis (Service départemental d’incendie et de secours). « Les incendies ne représentent que 5 % du total de nos interventions chaque année, soit 2 800, mais ce sont les interventions les plus longues. »

Un plan d’investissement de 2 M€ par an pendant dix ans

De quoi sécuriser et rassurer les habitants de la vallée de Cotatay, s’est satisfait le maire, David Fara : « La forêt est très présente et en cas d’incendie, les risques sont conséquents, notamment pour les habitants. La difficulté était d’intégrer cet aménagement dans la vallée. Nous avons démoli un ancien bâtiment pour créer cette réserve, un équipement très important pour les sapeurs-pompiers. »

La compétence de défense contre les incendies est, depuis 2018, assurée par Saint-Étienne Métropole, a rappelé Bernard Bonnet, vice-président en charge de l’eau.

C’est donc la Métropole qui finance ce type d’aménagements, à hauteur de 2,25 millions d’euros pour 2025 : « Nous avons un plan massif d’investissement de 2 M€ par an pendant dix ans. Il fallait qu’on se mette en conformité avec le schéma départemental d’analyse et de couverture des risques. »

Les 53 communes de la métropole analysées pour le risque incendie

Un état des lieux a été réalisé dans toute la métropole et un recensement a été fait dans chacune des 53 communes pour mesurer ce qui devait être fait en matière de risque incendie.

Plusieurs lieux stratégiques ont ainsi été déterminés pour l’installation de ces aménagements de défense extérieure contre les incendies, à Rochetaillée, Saint-Joseph, Sainte-Croix-en-Jarez, Saint-Maurice-en-Gourgois, etc.

De plus, a annoncé Bernard Bonnet, « nous avons recensé 4 200 poteaux incendies qui doivent être renouvelés. Ils doivent être changés tous les 50 ans et nous prévoyons donc le renouvellement de 80 à 100 poteaux chaque année ».

Objectif : utiliser un maximum d’eau brute

« C’est un travail de longue haleine sur dix ans qu’a engagé Saint-Étienne Métropole, a souligné le vice-président. On réfléchit à trouver des économies, pourquoi pas en utilisant d’anciens ouvrages d’eau potable qu’on pourrait remplir, ou encore en utilisant l’eau des piscines municipales lorsqu’il y a des vidanges. »

Car se pose aussi, évidemment, la question de la ressource en eau. « 80 % de l’eau utilisée pour éteindre les incendies est de l’eau potable », a souligné Éric Meunier. D’où l’intérêt de multiplier les réserves qui utilisent de l’eau brute, comme celle de la vallée de Cotatay.

Sur la commune du Chambon-Feugerolles, trois autres aménagements similaires, mais plus petits, existent déjà du côté du massif du Pilat, ainsi que deux poteaux branchés à la conduite du barrage. Des équipements salués par les sapeurs-pompiers chambonnaires, qui disposent, dans leur caserne, de trois camions pour lutter contre les incendies.