Par

Adrien Filoche

Publié le

28 juil. 2025 à 19h18

Le 28 juillet 2025, Karim*, un jeune homme de 21 ans, a été jugé par le tribunal de Rouen (Seine-Maritime) dans le cadre d’une comparution immédiate. Il est accusé d’avoir dérobé le collier d’un homme en pleine rue à Rouen le 25 juillet. Le mis en cause avait déjà été condamné en juillet 2022 pour des faits de vol. 

Une prise de judo en pleine rue

Les faits tels que décrits par la victime se sont déroulés le 25 juillet, vers 17 heures. Un sexagénaire raconte qu’il marchait quai du Havre lorsqu’un individu relativement jeune l’interpelle. Ce dernier lui demande la direction des Hauts de Rouen, puis raconte qu’il est judoka.

C’est alors que le jeune homme lui fait une prise de judo, le faisant basculer vers l’arrière. Il le retient avant de tomber, lui met un léger coup dans le thorax puis s’en va. Il embarque alors à bord d’une Peugeot, avec une portière abîmée. Le véhicule démarre en direction du Mont-Riboudet.

Quelques instants après cette scène surprenante, l’homme remarque que le collier en or qu’il avait autour de son cou a disparu. Il s’agissait d’une chaîne obtenue lors de sa communion. Il recherche la voiture, mais celle-ci a déjà disparu. Les policiers sont alertés.

Le suspect identifié et retrouvé

Au regard des informations transmises, les forces de l’ordre effectuent des recherches sur les Hauts de Rouen. Le véhicule Peugeot, qui correspond à la description, est retrouvé garé sur un parking.

Un jeune homme de 21 ans, qui correspond au signalement, est assis, côté passager. Il est interpellé puis placé en garde à vue. Cependant, le collier n’est pas retrouvé dans le véhicule

Au moment de son audition à l’hôtel de police, le mis en cause réfute les accusations : « Je n’ai rien à dire, je n’ai rien fait, je n’ai rien volé. ».

Lors de l’audience du 28 juillet, le président de la cour souligne que Karim est pourtant bien identifié par la victime et que son téléphone a bel et bien borné à proximité du lieu des faits, au moment où le vol a eu lieu. Le prévenu, en situation irrégulière sur le territoire, rétorque qu’il se rendait à la police aux frontières pour signer des papiers. Il est précisé que le mis en cause ne dispose pas de passeport, ni de papiers d’identité

Le prévenu réfute les accusations

Face au tribunal, le prévenu, assisté d’un interprète, maintient sa position : « Je n’ai rien à ajouter. Comme je l’ai déjà expliqué en garde à vue, ce n’est pas moi qui ai volé le collier. Peut-être que la victime m’a pris pour une autre personne. »

« Comment cela se fait qu’on vous retrouve dans la voiture dans laquelle le voleur est monté ? », questionne le président. « C’est un hasard. J’étais dans la voiture pour rouler un joint », répond le prévenu.

À la barre, la victime, qui se constitue partie civile reconnaît formellement l’individu, assis sur le banc des prévenus. « C’est bien lui, il n’y a aucun doute », assure la victime. Pour la perte de son collier « offert le jour de ma communion », il demande 500 euros de dédommagement au titre du préjudice moral.

« Sa culpabilité ne fait aucun doute »

Lors de sa prise de parole, le procureur de la République souligne que « la culpabilité de [Karim] ne fait aucun doute ». Il demande ainsi au tribunal de le condamner pour les faits reprochés. Le ministère public réclame une peine de 18 mois ferme ainsi qu’une interdiction de séjourner sur le territoire français pendant cinq ans.

L’avocat de la défense estime pour sa part « qu’il n’y a aucun élément qui établit que la chaîne a pu être soustraite au moment de l’échange » entre son client et la victime.  Il souligne par ailleurs que la victime n’a pas fait état de sentiment d’arrachement de son pendentif. 

Après en avoir délibéré, le tribunal de Rouen a condamné le prévenu à une peine** de six mois d’emprisonnement, aménagée sous la forme de détention à domicile avec bracelet électronique. Il devra également verser 300 euros à la victime, en réparation de son préjudice moral.

*Le prénom a été modifié

**Cette peine est susceptible d’appel. Tout justiciable demeure présumé innocent tant que toutes les voies de recours n’ont pas été épuisées

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