Avec l’arrivée confirmée de Toprak Razgatlioglu chez
Pramac Yamaha pour 2026, l’écurie italienne se retrouve face à une
décision délicate : lequel de ses deux pilotes actuels, Jack Miller
ou Miguel Oliveira, devra libérer son guidon ? Le patron de
l’équipe, Gino Borsoi, s’est confié à Speedweek sur la situation
tendue mais encore indécise.

Borsoi insiste d’abord sur le profil très
professionnel de Miguel Oliveira, qu’il décrit
comme un pilote exemplaire dans le box : « c’est quelqu’un de
très poli, ouvert, avec qui on peut discuter
franchement
. Il sait exactement ce qu’il veut et ses
retours techniques sont toujours clairs. » Le
Portugais a cependant manqué trois courses après sa chute en
Argentine, un coup dur tant pour lui que pour
Yamaha, qui comptait sur son expérience pour faire
progresser la M1.

« Malheureusement, cette blessure est survenue au
mauvais moment
», déplore Borsoi. «
Il commençait à trouver son rythme, mais la saison est déjà
bien entamée. »

Quant à Jack Miller, il représente le parfait
opposé : un pilote instinctif, qui s’adapte et pousse la moto dans
ses retranchements même lorsqu’elle n’est pas parfaite. « C’est
justement pour cette complémentarité que nous
avons choisi ces deux pilotes », explique
Borsoi. « L’un a besoin d’une moto bien
réglée, l’autre peut aller vite même avec un set-up imparfait.
Si tous deux réussissent, cela signifie que nous aurons
développé une moto universelle
, accessible à un maximum de
pilotes. »

Yamaha

Gino Borsoi :
« pour l’instant, entre Yamaha et Pramac, chacun renvoie
la responsabilité à l’autre »

L’arrivée du champion du monde de Superbike change radicalement
l’équation. Un des deux pilotes actuels devra s’effacer. Mais qui
décide ? Yamaha ou Pramac ?
Borsoi botte un peu en touche : « pour
l’instant, chacun renvoie la responsabilité à l’autre.
Yamaha dit que c’est à nous de trancher, nous disons que
c’est leur décision
… La vérité, c’est que tout se jouera à
deux, mais dans le cadre d’un contrat. »

Des clauses existent, des échéances aussi, et tant qu’aucune
date critique n’est atteinte, aucune décision officielle ne sera
annoncée. Mais les discussions en coulisses ont déjà commencé.

Selon certaines sources internes à Yamaha, la
direction n’est pas insensible au profil de
Jack Miller
. Son tempérament combatif, sa
capacité à galvaniser l’équipe – et même à pousser un coéquipier
comme
Fabio Quartararo
à se surpasser – jouent en sa
faveur. Borsoi reste prudent sur ce point : «
ce sont des considérations internes. Ce n’est pas à moi de
détailler publiquement nos évaluations. Le contrat reste la
base de tout
, et nous nous devons de le respecter.
»

En résumé, Pramac se retrouve au cœur d’une
équation complexe en MotoGP
: deux pilotes complémentaires, une étoile montante qui arrive, et
des décisions à prendre en coulisses. Pour
Miguel Oliveira
comme pour Jack
Miller
, l’avenir dépendra autant des résultats en piste
que des stratégies politiques entre Yamaha et son
équipe satellite.

Gino Borsoi