Une belle frayeur et beaucoup d’incertitudes pour la FDJ-Suez et pour sa leader, Demi Vollering. Mais de la colère aussi, pour le manager de l’équipe, Stéphen Delcourt. Prise dans une lourde chute à un peu plus de 3 kilomètres de l’arrivée de la troisième étape du Tour de France femmes, la Néerlandaise, touchée au genou et à la fesse gauches, est incertaine pour la suite de l’épreuve et doit passer des examens dans la soirée. Le dirigeant regrette l’imprudence de certaines équipes du peloton.

Quelles sont les premières nouvelles sur l’état de santé de Demi Vollering ?

STEPHEN DELCOURT. Elles sont simples. Elle (Demi) est évidemment choquée par cette chute qui est arrivée dans les derniers kilomètres alors qu’on avait tout bien fait. On ne peut pas gérer les comportements de certaines qui ont pris trop de risques. Je ne peux pas les blâmer, il y a tellement d’importance sur ce Tour de France. Elle a été éjectée au sol donc elle souffre, à chaud, d’une vraie grosse douleur au genou et au fessier gauches. Il va falloir prendre le temps. On a tout checké avec le médecin, on va rentrer à l’hôtel, refaire un check avec kiné-ostéo et le médecin et prendre le temps d’aller à l’hôpital après. On aura plus de nouvelles après la nuit. On a fait une très belle course aujourd’hui et Demi est déterminée mais l’intégrité physique est plus importante. Il nous faut encore un peu de temps pour l’examiner mais elle est sur le home trainer et on va rester positif.

C’est elle qui a insisté pour récupérer directement, pour se remettre dans la course ?

Oui, c’est elle. C’est aussi elle qui a insisté ce matin pour être devant, je pense que c’était la bonne tactique. Après, on ne peut pas maîtriser les trajectoires de nos adversaires. Je voudrais juste souligner quand même qu’il y a un vrai manque de respect dans le peloton. On l’a dit sur le Tour de France masculin aussi, mais on a vu des comportements de certaines équipes où il n’y a plus de respect des leaders, il n’y a plus de respect de certaines sprinteuses et j’aimerais passer un vrai coup de gueule parce qu’avec ASO (l’organisateur de la course) on l’a dit ce matin : les athlètes elles-mêmes créent des dangers. Les motards ont du mal à remonter dans les files et on se crée les dangers tout seuls. Ce qu’on a vu aujourd’hui, c’est un comportement individuel de quelqu’un qui prend trop de risques dans un virage et qui peut anéantir un Tour de France pour Demi Vollering. On va rester positif, mais il faut vraiment que toutes les équipes fassent attention, on ne joue pas notre vie quand même ici.

Quels ont été ses premiers mots ?

Elle est clairement choquée. Une chute à une telle vitesse, surtout quand vous êtes concentrées pendants plusieurs heures. Il faut laisser passer le choc et on a la chance d’avoir une grosse équipe médicale autour d’elle qui va prendre le temps. Si c’est une douleur musculaire due au choc, ça peut bien se passer, mais on prendra la décision demain matin (mardi matin). Une bonne nuit nous éclairera mais on veut rester positif.