Le quadragénaire qui s’était introduit dans l’enceinte de la synagogue de Toulon la semaine dernière a été jugé ce lundi selon le mode de la comparution immédiate. Il a été condamné à dix-huit mois de prison dont quatre assortis d’un sursis probatoire.
Hichem B. a été reconnu coupable de récidive d’intrusion dans le lieu de culte, dégradations mais aussi d’injures antisémites. « Sales juifs, je vais tous vous éliminer », a-t-il lancé aux policiers qui l’ont interpellé ce vendredi soir alors qu’il errait torse nu sur la chaussée dans un quartier de l’ouest toulonnais.
À la barre du tribunal présidé par Valeryanne Lorenzini, le prévenu sans emploi et hébergé par sa mère n’a livré aucune explication, se retranchant derrière ses dénégations. « Avez-vous escaladé le mur de la synagogue? » – « Non. »
« Pourquoi nier alors que vous avez été filmé par la vidéosurveillance? » – « Je ne suis pas rentré. » Et la présidente d’insister: « Je viens vous dire qu’on vous voit entrer… » – « Quelle caméra? »
Apologie du terrorisme
Si Hichem B. n’a pas commis d’effraction, il s’est livré à des dégradations sur le parking fermé de la synagogue. Des bouteilles ont été cassées, un barbecue détérioré. La vidéosurveillance montre qu’il a également vainement tenté de forcer l’ouverture d’un véhicule.
Quelques jours avant les faits, il s’était également fait remarquer alors qu’il était déjà passé par-dessus le mur de l’enceinte religieuse. Un membre de la communauté l’avait éconduit non sans l’avoir pris en photo.
Son casier judiciaire – vingt-trois condamnations depuis 2001 – montre qu’il a déjà été condamné à deux reprises pour « apologie du terrorisme » (2012, 2020). « Monsieur a un problème avec la communauté juive? », s’est interrogée l’avocate du Centre communautaire israélite de Toulon et du Var (CCITV). « Non, je ne vois pas de raison », balaie-t-il.
Ni fou, ni radicalisé
Placé dans un « quartier d’évaluation de la radicalisation » (QER) lors d’un précédent séjour en détention, Hichem B. avait fini par être considéré comme un délinquant de droit commun. Et il ne souffre d’aucune maladie psychiatrique, selon une expertise réalisée dans le temps de sa garde à vue.
Le psychiatre qui l’a rencontré ce week-end a cependant relevé « les séquelles d’une personnalité marquée par des traits antisociaux et un éthylisme chronique », avant de conclure à « une dangerosité sociale et criminologique certaine ».
Le sursis probatoire auquel Hichem B. a été condamné comprend notamment des obligations de soins (addictologie, psy) et une interdiction de paraître aux abords de la synagogue de Toulon, pendant deux ans à compter du jour où il sera sorti de prison.