Par
Anaelle Montagne
Publié le
28 juil. 2025 à 18h28
Ce lundi 28 juillet, une dizaine d’écureuils persistaient, perchés dans les arbres de la guinguette vaillante. Cette ZAD de lutte contre la LGV Bordeaux-Toulouse est réapparue pour la cinquième fois, le 12 juillet 2025, après moult démantèlements. Et une fois n’est pas coutume, après une première opération d’expulsion corsée quatre jours plus tôt, les derniers occupants ont été délogés ce lundi. Actu Toulouse était sur place.
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Le pont qui traverse le canal au niveau de l’écluse de l’Hers porte toujours les tags des zadistes, que le maire de Saint-Jory condamnait, une dizaine de jours plus tôt. « Oui, on détériore des équipements publics, mais ce sont des équipements qui vont être détruits, c’est bien ça le message ! », lâche Vik, une opposante à la LGV, venue en soutien aux écureuils perchés dans les arbres.
Les tags laissés par les militants sur un pont au niveau de l’écluse de l’Hers. (©Anaëlle Montagne / Actu Toulouse)Contre la LGV, dans l’illégalité
Les militants veulent empêcher le chantier de construction de la LGV Bordeaux-Toulouse, qui « implique d’exproprier des habitants par centaines et de raser des milliers d’hectares sur lesquelles vivent des dizaines d’espèces naturelles », insiste Vik.
La petite équipe s’est donc installée illégalement sur un tronçon du projet de la LGV, dans cette zone coincée entre Saint-Jory, Grenade et Castelnau-d’Estrétefonds, au bord du canal Latéral… malgré quatre expulsions de ce même terrain à son actif.
Des militants nus, perchés au-dessus du vide
La cinquième expulsion a débuté ce jeudi 24 juillet, « en ce qui concerne les occupants au sol », indique la gendarmerie. Une trentaine de personnes ont été sorties du terrain par les forces de l’ordre, l’avant-veille d’un « rassemblement revendicatif sur ce terrain privé appartenant à la SNCF », que la préfecture avait d’ailleurs interdit à travers un arrêté dédié.
Ce jeudi, lors de l’expulsion, les militants dans les arbres avaient été épargnés. Pourquoi ? « Compte tenu des conditions de sécurité pour eux comme pour nous, on ne fait rien qui nous amènerait à une situation critique en milieu aérien », indique la gendarmerie sur place.
« Or, ils avaient une attitude dangereuse et se mettaient en situation délicate. » Comprendre : certains opposants étaient nus et se tenaient au bord de la cabane, perchés au-dessus du vide.
Puisque c’est ainsi, nous reviendrons lundi, ont donc décidé les gendarmes.
Une cinquantaine de gendarmes
Dès 8 heures, le 28 juillet, ils étaient une cinquantaine à débarquer au bord du canal Latéral. Ils comptaient notamment une brigade nautique et des militaires du PGHM et de la CNAMO – des unités spécalisées dans les opérations en montagne et dans « les entravements et les accrochages complexes de manifestants », y compris en hauteur.
Et les échanges avec les militants sont rapidement devenus houleux. Les gendarmes indiquent que les opposants ont notamment lancé des fumigènes, directement dans leur embarcation, tandis que les zadistes décrivent une « répression violente » de la part des forces de l’ordre.
Une expulsion mouvementée
Dans les arbres, l’expulsion n’a pas été plus pacifique. Au fil de la journée, les militaires ont petit à petit évacué les opposants, encordés ou installés dans des cabanes.
Les écureuils de la guinguette vaillante 5.0 ont été délogés. (©Anaëlle Montagne / Actu Toulouse)
Les cris des militants se sont faits entendre systématiquement à l’approche des nacelles, sur lesquelles ils ont été embarqués un à un, non sans difficulté. Au total, 12 personnes ont été interpellées. 11 d’entre elles ont été placées en garde à vue.
C’en est donc fini de la Guinguette vaillante 5.0. La suite au prochain épisode ?
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