L’Union européenne et les États-Unis ont signé un accord lundi instaurant de nouvelles taxes pour les produits européens exportés. Ils vont passer en moyenne de 1% à 15%, déplore un économiste allemand.
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Publié le 28/07/2025 21:38
Temps de lecture : 2min
Une vue aérienne du site d’aciérie HKM, à Duisburg, en Allemagne. (INA FASSBENDER / AFP)
En Allemagne aussi, les entreprises s’inquiètent depuis l’annonce d’un nouvel accord sur les droits de douanes entre Donald Trump et Ursula von der Leyen dimanche 27 juillet. Le président américain et la présidente de la Commission européenne se sont mis d’accord pour une taxation de 15% sur les produits européens exportés vers les États-Unis. La fédération de l’industrie allemande BDI dénonce un compromis insuffisant, cet accord serait un signal fatal à l’économie des deux côtés de l’atlantique, quand les estimations de l’institut de Kiel pour l’économie mondiale, le PIB allemand pourrait diminuer de 0,15 % en un an. Cela correspondrait à une baisse de 6,5 milliards d’euros.
Même si c’est inférieur aux 30% annoncés par Donald Trump il y a quelques mois, cela reste douloureux, dit Patric Burkhart. Il dirige Aura GmbH, une PME spécialisée dans les systèmes de chauffage, à Germersheim, dans le sud-ouest de l’Allemagne. Le marché américain représentait jusqu’alors 15 % de son chiffre d’affaires.
« On a ouvert une filiale aux États-Unis début 2024 parce qu’on voulait intensifier nos activités commerciales là-bas, explique-t-il. Notre objectif était d’atteindre 20 à 25 % dans notre chiffre d’affaires. Aujourd’hui, je serais très heureux si on pouvait maintenir 15 %. Mais je pense qu’en 2026, ce ne sera plus que 10 % au maximum. »
Comme Patric Burkhard, beaucoup d’entreprises allemandes vont essayer de répercuter ces surtaxes sur les prix aux États-Unis. Mais pas sûr que cela marche, dit Eckhard Janeba, économiste à l’université de Mannheim. « Les droits de douane moyens appliqués par les États-Unis à l’Union européenne étaient légèrement supérieurs à 1 %, alors 15 %, c’est une énorme différence. » Il s’attend à une baisse générale des exportations « pour les entreprises européennes et allemandes, et bien sûr une réduction des bénéfices. »
« Cela aura également des répercussions sur l’emploi. Il faut s’y attendre. »
Eckhard Janeba, économiste
à franceinfo
À cela s’ajoute la stagnation de l’économie allemande. La croissance sera toujours à l’arrêt en 2025 après deux années de recul. Pour contrer les droits de douane imposés par les États-Unis, beaucoup d’entreprises se tournent désormais vers les services, exemptes pour l’instant.