Dans la nuit de dimanche à lundi, un gîte accueillant des adultes en situation de handicap a été dévasté par les flammes en Charente. Un sinistre aux causes encore mystérieuses qui réveille le souvenir de la tragédie de Wintzenheim (Haut-Rhin) en 2023, où 11 personnes avaient perdu la vie. 20 Minutes fait le point sur la situation.
Que s’est-il passé exactement ?
L’alerte a été donnée peu avant 4h30 dans la nuit de dimanche à lundi. Le feu a pris dans un ancien corps de ferme isolé, transformé en gîte, situé au sud d’Angoulême. Les pompiers sont arrivés sur place en moins de 20 minutes, mais l’incendie, particulièrement violent, n’a été totalement éteint qu’en fin de matinée après la mobilisation de 24 véhicules et 85 soldats du feu.
Selon la ministre déléguée au Handicap Charlotte Parmentier-Lecocq, le sinistre est parti « d’un autre bâtiment qui est vraiment contigu », un local qui avait été déclaré pour ce séjour mais « n’avait pas été visité en 2023 ». Les détecteurs de fumée et le matériel de sécurité étaient en place, a assuré le secrétaire général de la préfecture, Jean-Charles Jobart, tout en précisant que « tout était aux normes » lors d’un contrôle effectué deux ans plus tôt.
Quel est le bilan des victimes ?
Le drame a coûté la vie à quatre personnes. Une cinquième est toujours portée disparue et les autorités redoutent qu’elle soit « sous les décombres ». Parmi les victimes figure la propriétaire des lieux, qui s’est « volontairement engagée pour aller au secours des personnes » piégées par les flammes, ainsi que trois vacanciers en situation de handicap, dont une femme de 60 ans.
Quatre autres personnes ont été blessées, dont une d’abord en urgence absolue, désormais hors de danger. Le gîte accueillait 14 adultes de 20 à 75 ans : huit personnes souffrant de handicap mental, quatre encadrants venus pour un séjour d’une semaine et le couple de propriétaires.
Quelles sont les réactions ?
Venue sur place, la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq a salué « le geste héroïque » de la propriétaire et annoncé sa volonté de « reclarifier les règles pour les bâtiments accueillant du public handicapé » ainsi que de renforcer la formation des encadrants « aux gestes de premier secours ».
L’UFCV (Union française des centres de vacances), qui organisait ce séjour adapté, s’est dite « sous le choc » dans un communiqué relayé par Sud-Ouest. L’association assure « collaborer avec les autorités pour faire toute la lumière sur les circonstances » et a mis en place une cellule psychologique pour soutenir les familles, les vacanciers et les intervenants.
Quelle est la suite avec l’enquête ?
Le parquet d’Angoulême a ouvert une enquête de flagrance pour homicide et blessures involontaires contre X. L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) doit mener des investigations sur la scène, tant pour déterminer l’origine du feu que pour examiner les décombres. « Il va y avoir des autopsies pour confirmer les causes de la mort », a indiqué le vice-procureur Mathieu Auriol.
Ce drame, qui intervient moins de deux ans après l’incendie meurtrier de Wintzenheim, pose à nouveau la question de la sécurité des séjours adaptés et de la prévention incendie dans les structures accueillant des personnes vulnérables.