C’est sous la forme d’une veillée que la compagnie La Mine, laboratoire poétique, jouera Nous autres, ce mardi, à la salle des Trois-Îles. Pour Momette, comédienne de la compagnie, une veillée est un moment symbolique , qui justifie la présence d’une brodeuse, d’histoires que l’on se raconte, la cohabitation de différentes pratiques artistiques. Clown, conte, musique, théâtre d’objet ou poésie s’y conjugueront pour poser des questions, et avec un peu de chance, trouver des résonances chez chacun.
« Épurer la complexité »
Construit à cheval sur la crise sanitaire à partir d’un travail de collectage d’œuvres graphiques sur le je et le nous , la veillée prend la forme d’allers-retours entre la solitude et la multitude, le soi et le monde », explique Vincent Dorlac, acolyte de Momette. Passés à la moulinette des langages artistiques , les choses dures et profondes du monde sont abordées avec légèreté et simplicité, dans le but d’épurer la complexité de ce dernier.
Bruno Bonté, nouveau responsable du service culturel municipal, abonde : Ce n’est pas un spectacle intellectuel. Il y a un travail de recherche, mais le résultat est sensible. Lorsque Momette indique qu’il s’agit d’une petite trêve dans un présent difficile , il ajoute que c’est un temps de paix , et de chaleur », ajoute Marie-Laure Guennoc, brodeuse de la troupe.
Une note de fin politique
Plus personnellement , Momette souligne le plaisir qu’elle a de pouvoir jouer dans [sa] région, d’être accompagnée par le public ou les institutions, de voir ces liens de long terme se nouer sur [son] territoire. La préparation du spectacle a ainsi lieu aux Pierres Blanches, une salle municipale de Saint-Jean-de-Boiseau, où, entourée d’une troupe qui comprend également Laurent Cadilhac, à la scénographie, Erwann Cadoret, à la création lumière, et Sandy Ralambondrainy, au son et à la musique, la comédienne trouve un espace de travail mis à disposition. Jouer devient de la résistance, quand on voit les décisions régionales, nationales ou internationales vis-à-vis de la culture, trouver du lien, du soutien, c’est une forme de résistance à laquelle prend également part le public en venant.
Ce mardi, à 20 h, à la salle des Trois-Îles, tarif : 12 €, dès 8 ans, durée : 1 h 30, petite restauration sur place.