Estimant «qu’il faut être Lyonnais (de naissance, de travail, de cœur) pour comprendre ce désenchantement qui se mue en colère !» face à l’évolution de la ville, Jean-Michel Aulas a été attaqué par un élu écologiste de la métropole.
Répondant à un tweet de l’un de ses soutiens qui dénonçait la saleté de la ville de Lyon, Jean-Michel Aulas a estimé que «les vrais Lyonnais ont honte de ce qui se passe». Puis ajouté : «Mais c’est vrai il faut être Lyonnais (de naissance, de travail, de cœur) pour comprendre ce désenchantement qui se mue en colère !» Une manière pour l’ancien président de l’Olympique Lyonnais de critiquer en filigrane Grégory Doucet, l’actuel maire écologiste de Lyon, originaire de la région parisienne mais installé dans la capitale des Gaules depuis la fin des années 2000.
Aulas, «sidéré», demande une sanction
Une distinction entre «Lyonnais et non Lyonnais» qui a fait bondir Fabien Bagnon, vice-président écologiste de la métropole, qui a comparé cette division avec les heures les plus sombres du XXe siècle : «Quand on commence à parler de vrais Lyonnais, on en arrive rapidement à parler de vrais Français ou de vrais Allemands. Décidément, Jean-Michel Aulas ratisse très très large à droite.»
Une sortie qui a rapidement suscité un tollé au centre et à droite. «Fabien Bagnon, une campagne électorale n’autorise pas tout, et notamment ce dérapage inexcusable. Je te conseille de retirer ce tweet et de retrouver un peu de lucidité et de décence dans ta communication», a déclaré le maire LR d’Écully Sébastien Michel. «Vos références sont nauséabondes. C’est une dérive inadmissible, une insulte à notre histoire, à notre ville, et au respect du débat démocratique. Rien, absolument rien, ne justifie qu’on piétine ainsi l’honneur des autres pour marquer des points politiques. Il ne reste qu’une seule exigence légitime : le retrait immédiat de ces propos et des excuses publiques», a renchéri l’ancien adjoint de Gérard Collomb Charles-Franck Levy. «Dérapage scandaleux de Fabien Bagnon qui compare Jean-Michel Aulas à l’Allemagne nazie. Le combat électoral n’excuse pas l’ignominie et l’insulte d’un grand Lyonnais ! Bruno Bernard, vous cautionnez ce comportement dans vos équipes ?», a questionné de son côté le maire Horizons de Rillieux-la-Pape, Alexandre Vincendet.
JMA s’est, lui, dit «sidéré » par ces propos. «Comparer mon attachement aux Lyonnais à une dérive nazie, faire l’amalgame entre l’amour d’une ville et les heures les plus sombres de notre histoire, c’est franchir une ligne rouge (…) Mes parents étaient enseignants républicains de gauche, enracinés dans la tradition laïque et résistante de Lyon. Cette mémoire, je l’ai reçue en héritage», a répondu Jean-Michel Aulas, appelant Grégory Doucet à dénoncer ces propos et Bruno Bernard, le président écologiste de la métropole, «à prendre ses responsabilités».
Une «dérive du vocabulaire» gravissime pour les écologistes
Interpellé sur X, Fabien Bagnon a maintenu sa position : «Parler de “vrais lyonnais” en mentionnant leur lieu de naissance est extrêmement grave et discriminatoire. C’est inadmissible de la part d’une personne publique potentiellement candidate à la mairie de Lyon. Ce tweet doit être retiré et des excuses présentées». Soutenu par l’adjoint aux mobilités à la ville de Lyon, Valentin Lungenstrass : «Les bons soldats qui défendent JMA ne se rendent même pas compte de la gravité de ce qu’il a écrit – en n’étant pas né à Lyon par ailleurs, mais ça, on s’en contrefiche. “Vrai”, “de naissance”… Évidemment que la dérive du vocabulaire de Jean-Michel Aulas est gravissime…»
Pas encore commencée, la campagne des municipales 2026 à Lyon s’annonce d’ores et déjà musclée…