«C’est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission», a écrit François Bayrou sur X, ce lundi matin.
L’accord commercial obtenu au dernier moment par la Commission européenne ne convainc décidément pas Paris. Ce lundi, le premier ministre a réagi par un message au ton sinistre posté sur le réseau social X à l’annonce faite ce dimanche par Ursula von der Leyen et Donald Trump. «C’est un jour sombre que celui où une alliance de peuples libres, rassemblés pour affirmer leurs valeurs et défendre leurs intérêts, se résout à la soumission», a ainsi écrit François Bayrou.
Le premier ministre n’est pas le seul à avoir accueilli froidement l’accord : du côté de Paris, le satisfecit n’est pas de mise. «C’est un accord qui permet d’apporter de la stabilité, mais qui reste déséquilibré», a déploré ce lundi matin sur RTL Marc Ferracci, ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie. «Les États-Unis ont décidé d’imposer par la force une nouvelle loi de la jungle», a ajouté son collègue délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin. «Si les Européens ne se réveillent pas, les difficultés des autres paraîtront toutes relatives face à notre décrochage», a averti, quant à lui, le ministre délégué à l’Europe, Benjamin Haddad.
Du côté des entreprises, Patrick Martin, le président du Medef, première organisation patronale française, a estimé que «si les choses sont bien ce qui nous a été annoncé, ce n’est pas admissible». «Il faut continuer à négocier», selon lui. La CPME, deuxième organisation patronale, a dit anticiper «des répercussions désastreuses» pour les petites et moyennes entreprises. Et le mouvement des ETI (Meti) a évoqué «des conséquences particulièrement préoccupantes pour les entreprises de taille intermédiaire».
Selon les secteurs, les sentiments sont ambivalents.
«Il y a du soulagement parce que cet accord donne de la visibilité», a déclaré à l’AFP Emmanuel Guichard, délégué général de la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA). Mais «ce n’est pas un bon accord pour nous, tout simplement parce qu’on avait 0% de droits de douane en janvier vers les Etats-Unis et maintenant on va être à 15%.»
«La catastrophe est évitée», en référence aux 30% de droits de douane évoqué par Donald Trump, «mais les prochains jours seront déterminants pour le secteur français des vins et spiritueux», déclare dans un communiqué la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (FEVS), à laquelle se joint l’ensemble des interprofessions françaises (CNIV) et de la filière.
Dans l’agroalimentaire, l’organisation patronale du secteur, l’Ania, a dénoncé un «accord clairement inéquitable (…) qui fragilise notre position».