Il flotte toujours un petit quelque chose dans l’air de La Fouillade, quand arrive la fin juillet. Une sorte de vibration discrète, un parfum de papier neuf et d’encre fraîche, qui précède ce rendez-vous devenu désormais incontournable : le Festival des Livres. Et cette édition, tenue en ce dernier samedi de juillet, n’a pas failli à la règle. Car ici, les livres ne sont pas seulement des objets, ils sont des passeurs, des compagnons, des éclaireurs. Et les auteurs, qu’ils soient romanciers du coin, scénaristes de mangas, bédéistes aux bulles inspirées ou conteurs venus d’ailleurs, sont reçus comme des hôtes de choix. Le terroir, lui, veille en toile de fond. On sent qu’il y a là une volonté assumée d’enraciner la manifestation dans son territoire, tout en laissant les portes grandes ouvertes à l’imaginaire. C’est un salon en intérieur, une agora tranquille où les mots circulent, où les lecteurs passent d’une histoire à l’autre, d’un style à l’autre, comme on traverse un champ semé de curiosités. Les enfants découvrent un monde en bulles, les adultes prennent le temps de discuter avec les auteurs, de repartir souvent avec un livre dédicacé, ou bien avec une étincelle en plus dans les yeux.

Et puis il y a ce charme propre au Festival des Livres : celui de ne pas en faire trop, de garder la mesure, tout en déroulant un vrai tapis rouge aux écrivains. Pas celui des paillettes, mais celui tissé de respect, de rencontres sincères, d’instants partagés autour de l’amour des histoires.

Point d’orgue d’un été fouilladais peu rempli, le festival poursuit son bonhomme de chemin, fidèle à lui-même, sans bruit mais avec cœur. Et dans le murmure des pages qui se tournent, il laisse derrière lui une certitude : à La Fouillade, les livres ont trouvé leur village.