« Je ne veux plus subir le diktat des opérateurs, lâche le maire de La Gaude, Bruno Bettati. On ne part pas en guerre contre eux, mais on exige qu’ils mutualisent leurs infrastructures. Stop à la multiplication des antennes. »

Le 7 juillet en conseil municipal le maire a pris une délibération sur l’implantation des antennes-relais: « Nous assistons depuis quelques années, un peu partout sur le territoire national, à la prolifération d’antennes-relais, sites et pylônes. (…) L’absence de cadre juridique contraignant pour les opérateurs et la liberté contractuelle permettant aux propriétaires privés d’accueillir une antenne-relais sur leur terrain constituent des freins pour les maires. (…)

« Dans l’hypothèse où l’impossibilité de mutualisation ne serait pas démontrée par l’opérateur, le maire s’opposera systématiquement à toute autorisation d’urbanisme d’implantation d’antennes-relais, poursuit-il. Il intentera les actions en justice nécessaires à l’encontre des propriétaires privés ayant autorisé cette installation, en raison des troubles à l’ordre public que cette dernière pourrait générer. »

« Contre rémunération, des propriétaires peu scrupuleux mettent leur jardin à disposition »

La Gaude compte 16 pylônes pour la téléphonie, mais seulement un est mutualisé par les quatre opérateurs de téléphonie mobile (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free).

Les pylônes appartiennent à des Towercos (1) – des entreprises qui possèdent des tours de télécommunication et qui les louent à des clients comme les opérateurs de téléphonie.

Quatre autres pylônes pourraient bientôt sortir de terre. Parmi eux, un pylône (2) devrait être construit prochainement, deux projets (3) font l’objet d’un recours gracieux et un dossier (4) est actuellement attaqué au tribunal administratif.

« Contre rémunération, des propriétaires peu scrupuleux mettent leur jardin à disposition des opérateurs pour une dizaine d’années afin d’installer des pylônes porteurs d’antennes. Ils peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres de haut, au mépris total du voisinage ». (…) Ces structures ont un impact sanitaire et environnemental. Mais également un impact économique, car les biens peuvent perdre de 10 à 30% de leur valeur », s’indigne Linda Vestri qui milite contre l’installation d’une antenne Bouygues Telecom à proximité de sa maison.

« On ira devant les tribunaux chaque fois que ce sera nécessaire, prévient Bruno Bettati qui compte bien appliquer sa délibération. Si on gagne, ça fera réfléchir tout le monde. Et si on perd, on enverra la facture aux députés. Car le Sénat est favorable pour réformer tout ça, c’est à l’Assemblée nationale que ça bloque. »

1. En France, il existe cinq Towercos regroupées dans l’OFITEM, association française des opérateurs d’infrastructures de téléphonie mobile: Totem, filiale d’Orange; Towerco TDF, filiale de TDF; Cellnex, groupe espagnol; Phœnix France Infrastructure, joint-venture entre Phœnix Tower International et Bouygues Telecom; ATC France, filiale d’American Tower Corporation. Il y a un nouvel entrant sur le marché des Towercos: Valocîme, groupe français. Deux Towercos ont été rachetées par un autre opérateur: On Tower France, filiale d’Iliad (Free) revendue à Cellnex; Hivory, filiale d’Altice (SFR) revendue à Cellnex.

2. Antenne Free au 404 chemin du Mont-Gros.

3. Antenne Free au 1.357 chemin Hugues-Berenguier; antenne Bouygues au 270 chemin des Sablières.

4. Antenne Free au Vieux chemin de Cagnes.