Cinq ans d’enquête, quatre juges d’instruction et au bout, rien : le non-lieu. « Toutes les pistes ont été ouvertes, puis fermées. » En 2009, la justice classait le meurtre de Karim Bensouna, tué le 28 février 2004 de 28 coups de couteau – dont certains avaient transpercé sa boîte crânienne – sur le chemin du Val des Bois (9e), à Marseille.

Ce soir-là, le jeune homme de 24 ans, déficient léger, grand sportif sans histoire, faisait le trajet entre le domicile de sa mère et celui de son père, séparés depuis peu. La violence de l’attaque fait alors dire aux enquêteurs qu’il ne « s’agit pas d’un crime opportuniste, l’auteur connaissait la victime ». Son nom, pourtant, demeure à ce jour inconnu.

« Le temps ne tue pas la mémoire. À celui qui a tué mon garçon, à celui qui sait, je voulais dire ainsi que quelqu’un, un père, cherchait encore. » Ces mots, Omar Bensouna, ancien cadre de santé à l’AP-HM, les avait publiés un jour dans les petites annonces de La Provence, entre les avis de décès et les messes du souvenir. Aussi douloureux que têtus, il les avait écrits pour braver le temps, affirmer que lui, au moins, n’oublierait pas son fils.