Droits de douanes entre l’Union européenne et les États-Unis, censure du gouvernement Bayrou, réseaux sociaux, guerre à Gaza : Arthur Delaporte a répondu aux questions de Benjamin Glaise.
L’accord entre l’Union européenne et les États-Unis, « un scandale absolu »
Pour Arthur Delaporte, l’accord conclu entre l’Union européenne et les Etats-Unis est « un scandale absolu, une vassalisation de l’Union européenne. » « Ursula von der Leyen s’est rendue sur le terrain de golf de Donald Trump pour avouer une défaite en rase campagne. Il y a un enjeu démocratique, un enjeu politique. On ne peut pas rester comme le Premier ministre en simple commentateur de quelque chose qui serait étranger à la France. Ce que nous demandons c’est que le Président de la République organise un entretien avec les chefs de parti politique. Il faut une parole forte du Président de la République. » Arthur Delaporte se dit « sidéré » face à l’impuissance de François Bayrou, qui s’est contenté de commenter l’accord sur les réseaux sociaux.
Le PS demande à Emmanuel Macron une réunion des différents chefs de parti à l’Élysée : “La France est membre du CE, qui devra valider cet accord. La France va-t-elle prendre la tête des pays qui sont contre cet accord ?” @ArthurDelaporte, porte-parole du PS et député du Calvados pic.twitter.com/sXw6ZTw9NT
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L’accord est d’autant plus incompréhensible que, selon Arthur Delaporte, « on n’est pas dans une relation assymétrique. » « On ne peut pas faire carpette devant le président des États-Unis », martèle-t-il. D’autant que les Européens ne sont pas les seuls à souffrir de cet accord. « C’est le pouvoir d’achat des Américains qui le subit. » La France doit « prendre la tête des pays qui sont contre cet accord », demande Arthur Delaporte, qui rappelle que la France a une place prépondérante dans l’Union européenne.
« Je ne vois pas pourquoi nous ne censurerions pas ce gouvernement »
Le Parti socialiste s’apprête donc à jouer son rôle dans l’opposition. Cela peut être en censurant le gouvernement Bayrou car Arthur Delaporte « ne voit pas ce qui ferait que nous ne censurerions pas ce gouvernement. Je ne vois pas ce qui pourrait convenir au Parti socialiste, plus largement aux Françaises et aux Français. » Il déplore ainsi que « les associations qui luttent contre les violences faites aux femmes sont en difficultés financières. » « On a un vrai sujet d’incohérence gouvernementale. »
#Censure du budget par le PS ? “En l’état, bien évidemment, c’est un budget mortifère qui va piller les caisses de l’État”, annonce @ArthurDelaporte, porte-parole du PS et député du Calvados. pic.twitter.com/x4FPc2GDxV
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Toutefois, avant de songer à une censure, le Parti socialiste se concentre sur les législatives partielles. « On a deux candidatures sur les trois qui étaient portées par les socialistes. On aura au moins deux candidats. » Si le Nouveau front populaire semble particulièrement divisé pour ces élections, Arthur Delaporte signale que « on peut commencer à sortir le pop-corn à Paris », où Rachida Dati et Michel Barnier se disputent la candidature de la droite. « Ça montre la division de ceux qui prétendent gouverner la France », note Arthur Delaporte. Il voit dans cette situation une « opportunité pour la gauche d’incarner un rassemblement. » Quand à la cinquième circonscription des Français de l’étranger, le Parti socialiste « continue de réfléchir à la meilleure stratégie. » « On réfléchit aux risques du Rassemblement National, c’est une circonscription qui a déjà vu des socialistes gagner et des Insoumis perdre.«
Réseaux sociaux : il y a « un sentiment d’impunité total »
Arthur Delaporte appelle également à une meilleure régulation des réseaux sociaux. « Les préconisations seront dans le rapport qui sera présenté. On a auditionné plus de 160 personnes, on a eu des centaines d’email de témoignages, on va produire des recommandations. » « L’heure est grave, on a des géants du numérique qui se croient tout permis, malmènent notre santé », alerte Arthur Delaporte qui dénonce « un sentiment d’impunité total. » « TikTok n’hésite pas à laisser des contenus problématiques en ligne », donne-t-il pour exemple.
“#TikTok a un algorithme qui rend les gens accros”, dénonce @ArthurDelaporte, président de la commission d’enquête sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs pic.twitter.com/DSHh2pA0aD
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« La première étape c’est l’amende, la deuxième ça peut être l’interdiction du réseau de manière ponctuelle ou définitive« , évoque-t-il. « Je travaille sur la loi Influenceurs 2, pour essayer d’avancer sur les nouvelles dérives liées à l’influence commerciale. Sur la manière dont on peut activer la saisine des juges, faire suspendre des comptes. » « Ces peines existent, sont parfois dures, mais ne sont pas appliquées. On ne va pas assez vite », regrette Arthur Delaporte qui rappelle que « tout se joue dans les premières heures. »
Il y a « une politique génocidaire en cours à Gaza »
Arthur Delaporte estime que « la France doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin au massacre en cours à Gaza. » « On a des centaines de milliers de personnes qui sont en train de mourir de faim« , rappelle-t-il. Il dénonce « une politique génocidaire en cours à Gaza. » Il y a une famine organisée, c’est pour lui « une évidence. La communauté internationale sait très bien ce qui se passe. » Bien qu’Israël ait débloqué l’aide humanitaire, il signale qu’elle « arrive encore au compte-gouttes » et qu’il « est déjà trop tard. »
« La famille est organisée à #Gaza, c’est une évidence. L’objectif d’une partie du gouvernement israélien est d’éradiquer l’État de #Palestine. Il y a une politique génocidaire à #Gaza, c’est de notoriété publique », lance @ArthurDelaporte, porte-parole du PS et député du Calvados pic.twitter.com/3m0f3zVx9E
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Quant à l’action de Donald Trump pour mettre fin à la guerre, Arthur Delaporte affirme que « tout ceux qui voudront s’engager dans ce combat seront les bienvenus ». Cependant, « Donald Trump est celui qui a continué à armer Israël. » Pour résoudre la situation, il demande une « solution à deux Etats », et « des mécanismes de sanction à l’échelle européenne. » « Ce que nous demandons c’est la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël. Israël a rompu avec le respect du droit international » et « mène une politique qui vise à annihiler un peuple. »
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