Rebecca Baby, ici sur la scène de la place de la République à Paris, au mois de juillet 2024. (Photo d’illustration)
VIOLENCES SEXUELLES – « Je le répète. Ce n’est pas notre habit le souci. C’est eux, et leur frénésie de possession, de destruction de ce qu’ils ne peuvent posséder. » Ces mots, ce sont ceux de Rebecca Baby, la chanteuse de Lulu Van Trapp qui, sur Instagram ce lundi 28 juillet, a pris la parole pour témoigner d’une agression sexuelle dont elle a été victime en plein concert du groupe de rock.
Les faits, dit-elle, se sont déroulés ce samedi, au festival Le Cri de la Goutte, dans le hameau de Menthières à Chézery-Forens, dans l’Ain. Comme souvent, elle est descendue dans la foule. Et alors qu’elle tenait son micro dans une main, un homme lui a attrapé le bras. Un autre, le sein. « Un geste ridicule, tellement rapide, le dégoût », se souvient-elle.
Avant d’ajouter : « Je remonte sur scène en état de choc, en annonçant que le mec a intérêt à se casser du show. Silence. Je suis face à un choix. Soit j’arrête le concert et tout le monde a perdu (surtout moi), soit je continue. Soit je transforme mon agression en sa honte, en notre force. Soit on change le discours. »
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Prise d’un instinct, la chanteuse a alors décidé de se mettre seins nus. Au micro, elle déclare le rester « jusqu’à ce que ce soit normal, jusqu’à ce que soit complètement désexualisé d’être comme ça ». Ce lundi, elle se souvient trembler, flotter, mais dans le besoin de ne pas laisser faire et de mettre « sous les lumières de la scène » cet acte « plus fort ».
« Reprenons l’espace »
Dans les commentaires, les signes de soutien affluent. C’est le cas du chanteur lillois Voyou et de Bonnie Banane. « T’es forte, je t’aime », lui a glissé l’interprète de Contre-temps. Les Vieilles Charrues applaudissent l’initiative, là où les organisateurs du festival où a eu lieu l’agression racontée lui disent « condamner fermement » cet acte, la remerciant par là même pour « sa force, son courage et son énergie ».
Rebecca Baby remercie, elle, les membres du groupe, le public qui l’a soutenue, mais aussi « les mecs […] eux aussi bouleversés » qui sont venus la voir, après s’être demandé s’il était dans leur droit de continuer d’assister au concert, ou de le filmer. « Merci d’avoir pour une fois pris le fardeau de se demander si on a le droit d’être là. Nous, c’est tout le temps », explique l’artiste.
Cette dernière le répète : elle ne s’est pas dénudée pour les besoins d’une performance, mais en tant que femme féministe, dit-elle. « Reprenons l’espace, autant sur scène que dans la fosse. Je vous promets que ce sera la priorité de nos concerts », assure la chanteuse. Elle donne rendez-vous à ses fans « au prochain pogo ».