Paysan boulanger bio à Parthenay-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine, Olivier Clisson vend son pain sur les marchés ou dans les Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) de Rennes et alentour. L’été, il propose aussi des fruits rouges cueillis sur sa ferme. « Mais bien souvent, ça donne tellement que l’on a du mal à tout écouler et ce sont les oiseaux qui en profitent. » Mais ça, c’était avant les « Trans Farm Earth » (prononcez transformeurs). Cette société d’intérêt collectif agricole (Sica) créée par une quarantaine de maraîchers bio a ouvert il y a un an, à Pacé, un atelier de transformation de légumes et de fruits cultivés dans le coin.

La semaine dernière, Olivier a utilisé cet équipement pour transformer en confiture une centaine de kilos de fraises stockés en chambre froide depuis l’été dernier. À l’époque, c’était difficile de trouver un créneau, l’atelier tournant déjà à plein régime pour traiter en urgence les légumes des maraîchers.

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Guillaume Thieulin, spécialiste de la conservation végétale, à l’encapsulage des bocaux, dans l’atelier des \

Pour la première saison, entre juin et le début de l’hiver 2024, la petite fabrique installée dans une ancienne porcherie a sorti 22 000 pots de compote, coulis, potages, sauces en tout genre, pour le compte d’une trentaine de producteurs. « 80 % de la production, c’était du coulis de tomate », explique Guillaume Thieulin, spécialiste de la conservation végétale, responsable de l’atelier.

Un investissement de 550 000 €

Cet outil permet de valoriser les invendus, les invendables et les excédents de production des maraîchers. « Ils essaient de donner à des associations mais souvent ça ne suffit pas et les excédents sont perdus. » Un crève-cœur pour ces producteurs biologiques. La Sica des Trans Farm Earth a investi 550 000 € dans ce laboratoire de conservation végétale équipé d’une marmite de 150 litres, une ligne de dosage encapsulage dimensionnée pour 1 600 pots à l’heure, un autoclave pour finaliser la stérilisation.

L’équipement est financé par la Sica à 70 % et par des subventions obtenues auprès des collectivités locales et de divers organismes (Agence de l’eau, Eau du bassin rennais…).