Malgré l’annonce de Donald Trump qui donne «dix à douze jours» à Vladimir Poutine pour mettre fin au conflit, les bombardements sur le territoire ukrainien ne faiblissent pas. Au moins 25 personnes ont été tuées et une cinquantaine d’autres blessées dans des frappes russes sur les régions de Zaporijia et Dnipropetrovsk, en Ukraine, dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 juillet, selon les autorités ukrainiennes.

Dans la région de Zaporijia, une série de bombardements contre la colonie pénitentiaire de Bilenkivska a fait 17 morts et 42 blessés, dont un employé de la prison, comptabilise le ministère ukrainien de la Justice. Un haut responsable a indiqué à l’AFP que 274 personnes, toutes Ukrainiennes, étaient détenues dans la prison, dans laquelle travaillaient 30 employés au moment de la frappe. Selon ce même interlocuteur, qui a précisé qu’aucun prisonnier de guerre russe ne se trouvait dans cet établissement, la Russie «savait qu’elle visait une infrastructure civile».

De son côté, le président Volodmyr Zelensky a qualifié, sur X, la frappe de «délibérée, intentionnelle, et non accidentelle», car «les Russes ne pouvaient ignorer qu’ils visaient des civils dans cet établissement». Dans la matinée, le médiateur ukrainien chargé des droits humains, Dmytro Loubinets, a dénoncé, lui aussi sur X, une «violation flagrante du droit humanitaire international» et une «nouvelle preuve des crimes de guerre commis par la Russie». «Les personnes détenues dans des lieux de détention ne perdent pas leur droit à la vie et à la protection», a-t-il ajouté.

Cette frappe a lieu trois ans jour pour jour après une attaque aérienne contre la prison d’Olenivka dans une partie de la région ukrainienne de Donetsk (Est) sous occupation russe, qui avait là aussi tué de nombreux détenus ukrainiens.

Trois autres attaques dans la région de Dnipropetrovsk ont fait au moins quatre morts et huit blessés, a annoncé pour sa part le chef de l’administration régionale, Sergiï Lysak sur Telegram. Ces attaques à l’aide de drones explosifs et de bombes guidées ont visé les communautés de Mezhyivska, Dubovykivska et Slovianska, a-t-il précisé.

En Russie, une personne a été tuée dans la nuit de lundi à mardi dans la région de Rostov par une attaque de drones ukrainiens, a annoncé le gouverneur régional Iouri Sliousar. Cette attaque a visé les districts de Salsk, Kamensk-Chakhtinsky, Volgodonsk, Bokovsky et Tarasovsky, a-t-il déclaré sur Telegram. A Salsk, «une voiture a été endommagée dans la rue Ostrovsky. Malheureusement, le conducteur qui était dedans est mort», a-t-il précisé. Des débris de drones sont par ailleurs tombés sur la gare de Salsk, endommageant un train de passagers et un autre de marchandises, sans faire de blessés, ont indiqué les chemins de fer russes.

Lundi, le président américain a fixé à son homologue russe «une nouvelle date limite d’environ dix ou douze jours à partir d’aujourd’hui» pour mettre un terme à la guerre en Ukraine. «Il n’y a aucune raison d’attendre. Nous ne voyons aucun progrès», a déploré le républicain, qui avait le 14 juillet donné un ultimatum de cinquante jours au chef d’Etat russe. Il envisage notamment des sanctions «secondaires», c’est-à-dire touchant les pays qui achètent des produits russes, par exemple des hydrocarbures, afin d’assécher les revenus de Moscou.

Donald Trump s’est dit «très déçu» par le maître du Kremlin, qui poursuit ses attaques en Ukraine. «Je pensais vraiment que cela allait s’arrêter. Mais à chaque fois que je pense que cela va s’arrêter il tue des gens», a-t-il commenté, ajoutant : «Cela ne m’intéresse plus vraiment de discuter» avec lui. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a salué la «détermination» et la «position claire» de son homologue américain.

Mise à jour : à 11 heures avec le bilan des morts et les dernières déclarations de l’administration ukrainienne ; à 13h30 avec l’actualisation du bilan.