Deux jours après la signature de l’accord commercial entre Washington et Bruxelles, la Normandie, qui compte les États-Unis comme premier client, s’inquiète particulièrement pour sa stabilité économique.

Si Patrick Martin, le président du Medef, estimait hier sur le plateau de BFMTV que la situation « aurait pu être pire » en se mettant d’accord sur un tarif douanier fixé à 15 % sur les produits entrants aux États-Unis, l’onde de choc devrait tout de même se faire ressentir sur tout le continent. Mais parmi les principales victimes, la Normandie devrait en ressortir particulièrement affaiblie comme l’explique BFMTV. Région industrielle particulièrement dynamique, elle exporte principalement vers les États-Unis, qui constituent son premier client, à hauteur de 10 % des exportations totales. Au global, près de 10 % du PIB total de la région sont dégagés grâce aux exportations vers le pays de l’Oncle Sam, rapporte l’Insee, soit 2,6 % de plus que la moyenne nationale. Ce nouvel accord signé le 27 juillet dernier représente ainsi un coup dur pour l’économie de la région.

Et parmi les principales victimes, on retrouve le célèbre Calvados, qui représente près d’un quart des exportations normandes vers les États-Unis, suivi des produits chimiques, des instruments médicaux et des conserves de fruits.

Un partenariat commercial historique en danger

Pourtant, cette relation commerciale privilégiée ne provient pas de nulle part puisqu’elle est apparue au lendemain du débarquement de 1944, mais a pris une ampleur telle qu’elle ressemble davantage aujourd’hui à une sorte de dépendance normande envers Washington. Une dépendance qui concerne également de nombreux secteurs d’activité clés tels que l’aéronautique, le lait, le caoutchouc, ou la mode et le luxe. Des secteurs clés qui devraient ainsi être largement impactés par l’instauration de cette taxe douanière à hauteur de 15 %.

Cependant, ce n’est pas la première fois que la Normandie est impactée par la politique économique de Donald Trump, comme le raconte Luc Lesénécal, patron de la marque de tricots marins Saint-James et conseiller du commerce extérieur pour la Normandie : « Avant même cet accord, nos produits étaient déjà taxés à 16,5 % en entrant aux États-Unis. Ensuite, Trump a mis une surtaxe de 20 %, redescendue à 10 %. Aujourd’hui, on se stabilise à 15 %. Il faut que ce yo-yo cesse » affirme-t-il dans le journal Le Parisien. En attendant, la marque prévoit déjà une hausse de ses prix à hauteur de 10 % sur le marché américain pour compenser cette taxe instaurée.

publié le 29 juillet à 15h25, Marin Paulay, 6Médias

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