Par

Nicolas Zaugra

Publié le

29 juil. 2025 à 18h32
; mis à jour le 29 juil. 2025 à 18h33

INFO ACTU LYON. Le maire écologiste sortant Grégory Doucet va-t-il réussir à faire l’union à gauche dès le premier tour derrière sa candidature aux municipales 2026 ?
Selon nos informations, confirmées par plusieurs sources au fait des négociations, les discussions sont en bonne voie pour une alliance entre écologistes, socialistes et communistes dès le premier tour à Lyon en vue de listes communes.
Avec la France insoumise en revanche, les échanges sont plus difficiles, tandis que Georges Képénékian, courtisé par Grégory Doucet et Jean-Michel Aulas, poursuit une campagne en solitaire.

Les socialistes veulent repartir avec Grégory Doucet

Selon nos informations, les socialistes sont finalement partants pour soutenir Grégory Doucet et s’allier aux écologistes dès le 1er tour face à la menace Aulas. Deux options sont sur la table (une liste PS/ PRG ou une alliance) mais celle d’un soutien au maire de Lyon est celle qui est la plus probable.

« On avance, les négociations sont bien parties, on sent les écologistes ouverts à faire des changements », confie une source socialiste. Le parti d’Olivier Faure est bien plus gourmand qu’en 2020 pour confirmer son soutien à Grégory Doucet.

Deux à quatre mairies d’arrondissement sur neuf, davantage de postes d’adjoints et des accords programmatiques comme un budget plus élevé pour la rénovation des écoles, un pas de plus vers la gratuité des TCL (le week-end par exemple)… « Ils ne peuvent pas passer tout le budget dans les pistes cyclables et les arbres », lâche un élu PS. « Il faut aussi être plus attentif aux commerçants ». 

Marie-Charlotte Garin, (candidate NFP dans la 3e circo) , Anais Belouassa Cherifi (candidate NFP dans la 1ere circo), Gregory Doucet (maire de Lyon), Sandrine Runel (candidate NFP dans la 4e circo) et Boris Tavernier (candidat NFP dans la 2e circo) au cours de la soirée électorale à la Préfecture du Rhône à Lyon.
Marie-Charlotte Garin, (députée écologiste de Lyon), Anais Belouassa Cherifi (LFI), Gregory Doucet (maire de Lyon), Sandrine Runel (députée PS) et Boris Tavernier (député écologiste) au cours de la soirée électorale à la Préfecture du Rhône à Lyon lors des législatives 2024. (©PHOTOPQR/Maxime JEGAT/MAXPPP)

Au PS, on émet des critiques : moins de verticalité, plus de concertation et de justice sociale. « Ils font une politique pour les gens qui vont bien, il faut élargir. Il faut trouver un contrat de gouvernance », confie-t-on dans le parti.

Chez les socialistes, on estime en tout cas que la candidature de Jean-Michel Aulas et la nouvelle loi PLM, qui modifie le mode de scrutin municipal, pèsent dans la balance pour une alliance dès le premier tour. Pour la députée Sandrine Runel, il y a aussi le risque de froisser la base électorale de gauche qui est pour l’union et celui de faire un faible score sur son nom.

Selon nos informations, elle pourrait en tout cas se porter candidate dans le 6e arrondissement et porter une liste d’union de la gauche et affronter, s’il est candidat dans ce secteur, Jean-Michel Aulas.

Les écologistes prêts à faire des compromis

Du côté des écologistes, on affirme vouloir faire de la place aux autres partis de gauche. Le maire Grégory Doucet, défenseur de la Nupes de 2022 et du NFP de 2024, appelle depuis des mois à une large union de la gauche derrière lui. 

« Le rapport de force de 2020 a changé, c’est normal de rééquilibrer les choses », concède Thomas Dossus, sénateur écologiste du Rhône à la manœuvre pour négocier au nom des écologistes lyonnais.

Il confirme que les discussions entre socialistes et écologistes vont reprendre fin août. 

Le danger en 2026 c’est le retour de la droite à Lyon. Nous voulons garder Lyon à gauche. Nous sommes prêts à faire l’union avec tous ceux qui sont partants. On a dirigé la ville avec nos partenaires et ça s’est bien passé, à un an de la présidentielle, ça ne sert à rien de créer des divisions artificielles. Et en cas de match Aulas/ Doucet, il y n’y aura pas d’espace pour les autres candidats.

Thomas Dossus, sénateur écolo du Rhône

Avec les communistes, c’est quasi signé

Toujours selon nos informations, une alliance des communistes derrière Doucet, c’est actée. « Les discussions sont très très avancées, c’est quasi acté avec eux, il y a encore des discussions au niveau de la Métropole », assure Thomas Dossus à actu Lyon. 

Mais du côté de LFI, l’union, ce n’est pas pour tout de suite. Il y a quelques jours, la députée de Lyon Anais Belouassa Cherifi affirmait qu’il y a « 70% de chances que La France insoumise se lance seule dans la bataille ». 

« On n’a pas le même logiciel que les Écologistes », selon LFI

« On n’a pas le même logiciel que les Écologistes. On a les mêmes objectifs, mais pas la même méthode », disait-elle vendredi à l’AFP. « Il y aura une liste insoumise à Paris, Lyon et Marseille », a même promis Jean-Luc Mélenchon au début du mois. 

« À LFI, c’est décidé nationalement, c’est donc difficile d’avoir des discussions locales sur les municipales », reconnaît Thomas Dossus. « Si on ne s’entend pas au 1ᵉʳ tour, ça sera au second », veut croire le sénateur. « Notre porte est toujours ouverte ».

Mais les insoumis ont mis en scène leurs désaccords avec les écologistes ces dernières semaines, sur la sécurité, la police municipale et la vidéosurveillance, l’hébergement d’urgence ou encore la ZFE.

En étant mesuré dans les sondages à 12-14%, LFI pense qu’elle peut encore nettement progresser en campagne et imposer plus de demandes à Grégory Doucet au second tour. 

Georges Képénékian courtisé par Grégory Doucet et Jean-Michel Aulas

Il aurait aimé être au centre du jeu pour sa propre candidature, mais Jean-Michel Aulas est venu tout perturber. L’ancien socialiste et macroniste (devenu sans étiquette) Georges Képénékian est courtisé, mais pour une alliance afin de se ranger derrière Doucet ou Aulas.

Selon nos informations, après trois rencontres avec l’ex-patron de l’OL, les discussions n’avancent pas pour un ralliement. L’ancien maire de Lyon regrette que Jean-Michel Aulas ne précise pas suffisamment sa vision et son programme pour la ville tout en étant très proche de la droite « tendance Wauquiez ». Mais le futur candidat à la mairie continue de draguer Georges Képénékian pour faire alliance.

Avec Grégory Doucet et les écologistes, des discussions informelles existent et les portes ne sont pas fermées, d’un côté comme de l’autre. Mais Georges Képénékian ne veut pas LFI dans la partie et voudrait que le maire sortant s’éloigne de l’étiquette écologiste. Difficile à imaginer. « C’est à lui de dire s’il veut s’allier avec la droite. C’est un homme de gauche. Nous, notre périmètre de discussion, c’est le Nouveau front populaire, à voir s’il s’y inscrit », tranche Thomas Dossus.

L’ancien maire centriste poursuit donc sa campagne, persuadé qu’il existe un espace pour un candidat sans étiquette entre la gauche et Aulas, soutenu par la droite et le centre.

Dans un dernier sondage publié en juin, la liste écologiste, socialiste et communiste menée par Grégory Doucet était en tout cas créditée de 27% au 1er tour contre 36% pour Jean-Michel Aulas. Grégory Doucet seul avec les communistes avait été mesuré à 22% en juin dernier.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.