« C’est considérable, commente Xavier Henry, le directeur de SVB. Plus de 50 % des équipes artistiques bretonnes auront moins de 15 dates l’an prochain, contre 50 ou 60 » par le passé.

Le risque de désintégration silencieuse d’un pan structurant du secteur est bien réel.

Xavier Henry, directeur de Spectacle vivant en Bretagne (SVB).Xavier Henry, directeur de Spectacle vivant en Bretagne (SVB). (Photo « Spectacle vivant en Bretagne »)Un risque de baisse massive du nombre d’emplois

« Le risque de désintégration silencieuse d’un pan structurant du secteur est bien réel », alerte le baromètre.

Il y a « un risque de baisse massive du nombre d’équivalents temps plein à l’échelle du secteur » et plus largement de « disparition de toute une génération d’artistes », dit plus gravement Xavier Henry, précisant que l’on ne parle pas là de « débutants » mais de professionnels installés dans le paysage breton.

Les compagnies et groupes soutenus par la Région et la Drac sont plus épargnés par cet effondrement des spectacles programmés la saison prochaine, note SVB.

Des « crises successives »

Ce « recul massif » et « historique » est la conséquence de « crises successives » : des « tensions post-crise sanitaire », d’abord, puis « inflationnistes », la guerre en Ukraine ayant fait bondir les prix de l’énergie.

« Les coûts de fonctionnement ont augmenté, quand les dotations publiques ont stagné voire se sont contractées. Résultat : le budget disponible est plus faible », résume Xavier Henry, soulignant que la Bretagne est « mieux préservée que la plupart des autres régions ».

Un budget encore rogné en 2026 ?

Alors comment freiner la chute ? « La Région a la volonté d’agir. Mais elle dépend des dotations de l’État », se contente de répondre Xavier Henry, qui rappelle que SVB n’a pas pour mission de se prononcer sur les politiques publiques.

Pour rappel, l’État a alloué 4,8 milliards d’euros à la culture en 2025, un budget en baisse de 2 % sur un an. La ministre Rachida Dati promet de « préserver l’engagement de l’État pour la création » en 2026. Mais de nombreuses voix du monde de la culture en doutent et craignent de nouvelles coupes à l’automne.

(*) Enquête quantitative menée auprès de 95 équipes artistiques bretonnes (théâtre, danse, musique…), 51 structures de programmation (salles de spectacles, festivals…) et 15 bureaux de production.