Plus la saison avance, et moins elle intéresse les gens.
En effet, cette année, la domination de Marc Marquez
couplée au manque général de spectacle pose un véritable
problème : les Grands Prix sont assez plats, et l’issue,
toujours certaine. Justement, est-ce un problème lié simplement à
Marc Marquez, ou non ? Analyse.

 

Les raisons de cet article

 

Je n’avais pas prévu d’écrire telle chose, mais il y a quelques
jours, je parlais du manque de spectacle dans un autre papier. Et à
ma grande surprise, beaucoup m’ont accusé d’ainsi manquer de
respect à Marc Marquez, comme si je le tenais responsable
de cette saison morne
. Aujourd’hui, je vais essayer de
rétablir la vérité en affirmant ce que je pense, comme
d’habitude.

 

Pecco
Bagnaia a, au moins, une aussi grande part de responsabilité dans
le manque de suspense cette année, si on le voit sous cet angle.
Photo : Michelin Motorsport

 

Autant vous le dire tout de suite : non, je ne pense pas
que Marc Marquez soit la seule raison de cet ennui général, que
j’ai constaté chez de nombreux amis proches, d’ailleurs. Son
impressionnante domination ne laisse pas de place au suspense,
d’accord, mais il est impossible de lui en
vouloir
 : j’aurais dit exactement la même chose si
c’était Pecco Bagnaia ou Jorge Martin devant. Ça n’a aucun rapport
avec le pilote qu’est Marc Marquez, c’est une
certitude. Chaque week-end, il fait montre d’un immense talent
qu’il est difficile de ne pas apprécier, et c’est pour cette raison
que je le considère, peut-être, comme le meilleur pilote de tous
les temps – pour le débat du plus grand, rendez-vous en fin de
saison.

 

Un vrai problème

 

À l’inverse, le fanatisme exacerbé de certains me laisse un peu
pantois. Même en me mettant dans la peau d’un fan absolu de Marc
Marquez, j’ai du mal à concevoir qu’on puisse apprécier la pire
saison depuis 2021 niveau spectacle. Si j’étais l’un de ses
supporters, je serais davantage déçu du manque de challenge, du
manque de rivalité
. Tous les adversaires de Marc se sont
cassé les dents, et ceci, indépendamment des résultats du n°93. Je
suis convaincu que les prouesses de l’octuple champion du monde
n’ont rien à voir avec les difficultés de Pecco Bagnaia, qui galère
au guidon d’une Desmosedici GP25 qui ne lui convient pas.
Alex Marquez était très bon,
d’accord, mais pas dans la même dimension que son
frère
 : il a dit, dès la première course,
qu’il ne pensait pas viser le titre
. Jamais nous n’avons
pu lui prêter cette ambition. Ensuite, il a commis des erreurs, et
pas lors de batailles serrées, au contraire : au Mans, à Assen
et à Brno, il s’est raté alors qu’il était déjà en difficulté.

C’est rare que j’emploie ce terme, mais cette saison est
objectivement en dessous des précédentes. Ça me paraît assez
irréfutable. Exemple : pouvez-vous me citer un dépassement
marquant ? Une course marquante ?
Franchement, pour la
première de ces deux questions, je n’ai même pas la réponse.
Ensuite, pour la seconde, je dirais Silverstone, pour le scénario,
mais c’était une large victoire. Il y a aussi Le Mans, bien sûr,
mais personnellement, j’aime un peu moins les courses sous la
pluie. En tout, j’ai compté sept-huit bons tours au Mugello, un aux
États-Unis, deux-trois à Jerez, quelques-uns à Silverstone… voilà
ce dont je me souviens. C’est extrêmement maigre pour douze
Grands Prix.

 

Des facteurs aggravants

 

Marc Marquez problème

Un Jorge
Martin en forme aurait peut-être mis son grain de sel. Photo :
Michelin Motorsport

 

D’autres facteurs viennent s’ajouter à ce constat
amer
. Premièrement, comment ne pas citer l’absence du
champion du monde en titre Jorge Martin, qui a laissé un grand
vide. Comment ne pas évoquer les difficultés de la Yamaha YZR-M1 en
course, qui empêchent Fabio Quartararo de se battre alors qu’il en
a les capacités ?

Il faut aussi mentionner les énormes écarts : alors que, de
2016 à 2022, les courses se jouaient très souvent à coups de
dixièmes, il est devenu commun de voir Marc Marquez gagner
avec plus de quatre secondes d’avance en 2025 !

Bagnaia, aux USA, en avait deux pleines, et une et demie pour Alex
Marquez à Jerez. Quand on remonte les positions, même
constat : les troisièmes sont souvent décrochés, et ainsi de
suite. En étant honnête, je ne me souviens pas d’une seule bataille
pour une place du podium depuis le début de la saison. Quand il y a
baston, ça dure deux tours, trois tours, et après, les gommes
chauffent, la pression monte, il devient plus difficile de
dépasser, et ainsi de suite
.

 

Conclusion

 

Lorsque je parle de mon ressenti quant à cette saison 2025, je
ne parle pas que de Marc Marquez. Nous avons déjà longuement évoqué
les paramètres qui peuvent altérer négativement le
spectacle
, mais je voulais simplement clarifier ce
point qui n’a pas été compris. Je vais peut-être vous surprendre,
mais pour sa légende, je suis même triste que Marquez se balade
ainsi, car lui aussi, en véritable racer, aurait
peut-être préféré une année légendaire pour son neuvième
sacre.

Je suis curieux de savoir ce que vous en pensez, alors,
dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur,
et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Je
rêvais d’une rivalité Bagnaia-Marquez. On en est loin. Photo :
Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport