Fabio Quartararo a troqué le rugissement de son moteur
Yamaha pour celui des Formule 1 début juin, à l’occasion du Grand
Prix de Barcelone. Mais derrière cette visite amicale dans le
paddock Ferrari se cachait une ambition bien précise : apprendre.
Et le Français ne s’est pas contenté de regarder les monoplaces
passer – il est reparti avec une nouvelle méthode de
travail.
Invité à suivre de l’intérieur les opérations de la Scuderia,
Quartararo a eu accès aux échanges radio entre les
pilotes et les ingénieurs, et a même assisté aux briefings
techniques. Une immersion qui l’a marqué.
« J’ai beaucoup appris de ce que j’ai vu et entendu,
notamment sur la gestion des pneus. En F1, les quatre
pneus sont constamment en contact avec l’asphalte. En MotoGP, notre
surface de contact est minime, mais l’analyse des pneus reste
cruciale », explique Quartararo dans une
interview à
Speedweek.
De retour en MotoGP, l’ex-champion du monde a mis à profit son
expérience en Catalogne. Dès la semaine suivante, il a convoqué une
réunion avec son équipe Yamaha pour réformer la
manière dont ils analysent et communiquent les données, en
particulier sur les pneus.
« On a revu notre organisation.
Avant, les réunions se faisaient rapidement dans le box.
Désormais, on se retrouve dans une vraie salle avec un
écran pour illustrer plus clairement nos points. Ce n’est
pas une révolution, mais ça change tout en termes de précision
», affirme le Niçois.
Fabio Quartararo :
« j’ai compris qu’il fallait que j’en demande plus à mon
équipe pour mieux progresser »
Ce qui l’a frappé chez Lewis Hamilton ou
Charles Leclerc, c’est le niveau de détail dans
les échanges techniques. Chaque nuance, chaque ressenti est passé
au crible avec les ingénieurs.
« Leur manière de décortiquer la moindre donnée m’a
impressionné. J’ai compris qu’il fallait que j’en demande plus à
mon équipe pour mieux progresser. Et depuis, je sens que ça
porte ses fruits. »
La trêve estivale de trois semaines tombe à pic pour souffler.
Quartararo a pris la direction d’Ibiza juste après
le GP de Brno. Mais pas question de tout lâcher.
« Je prends une vraie semaine de repos
mental, je fais ce dont j’ai envie, je mange ce
que je veux… mais je continue l’entraînement tous
les jours. Même en vacances, le corps doit rester
prêt. »
Et le plaisir passe aussi par les plaisirs de la table. Pas
d’interdit, juste un équilibre assumé :
« Si je mange beaucoup le soir, je saute le petit-déj. En
vacances, c’est le contraire : je profite du petit-déjeuner
après un bon dîner. C’est une question d’équilibre.
»
La F1 a offert à Fabio Quartararo bien plus
qu’un spectacle. En observant les méthodes rigoureuses de
Ferrari, le pilote
Yamaha a trouvé une source d’inspiration pour
redonner du rythme à sa saison. Et dans un championnat toujours
dominé par
Ducati, c’est peut-être ce
type de détail qui fera la différence au retour de la pause.