Un ex-psychoéducateur et auteur d’une trentaine de livres écope d’une radiation de trois mois pour avoir suggéré à deux clientes dès leurs premières consultations de se «masturber» ou de multiplier les «amants».
«Tu ne pèses pas 400 livres et tu n’as pas de boutons plein le visage. Tu peux avoir l’homme que tu veux», a déjà lancé Louis-Georges Désaulniers à une cliente qui consultait notamment pour un problème de stress.
Il s’agit d’un des exemples des propos sexuels inadéquats rapportés dans une décision du Conseil de discipline de l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec datée du 9 juin dernier.
Auteur prolifique
Louis-Georges Désaulniers était un psychoéducateur d’expérience lors des faits qui lui sont reprochés.
Il est également l’auteur d’au moins une trentaine d’ouvrages sur une panoplie de sujets touchant à la psychologie et au bien-être, dont plusieurs portant sur le stress, les relations amoureuses ou la sexualité.
À l’automne 2022, le psychoéducateur de Gatineau offrait des services de consultation dans le cadre d’un programme d’aide aux employés.
L’ex-psychoéducateur et auteur Louis-Georges Désaulniers Photo tirée du site web Service d’aide personnelle Desaulniers
C’est dans ce contexte que deux clientes différentes ont été confrontées aux suggestions déplacées du professionnel, alors qu’elles en étaient à leur première ou deuxième séance avec lui.
«Tu sens tes doigts»
«C’est comme lorsque tu te masturbes et qu’après tu sens tes doigts et tu dis, hum qu’ils sont bons ces petits doigts», lit-on dans la décision du Conseil.
Il lui a également conseillé «d’avoir plusieurs amants, qu’ils soient mariés ou non».
Peu après, la cliente est tombée en arrêt de travail et a contacté la police, relate-t-on.
Pas de «vêtements mous»
À la deuxième cliente, qui consultait pour des enjeux de dépression, d’anxiété et de deuil, il a également suggéré de se masturber et de multiplier les aventures.
M. Désaulniers lui a conseillé de se «faire belle», de se «maquiller» et de ne pas porter de «vêtements mous» «une journée par semaine», des opinions qui relèvent plus de ses goûts personnels que d’une évaluation adéquate de la situation, reproche-t-on dans la décision.
Il a également omis d’évaluer le risque suicidaire de la cliente, alors qu’elle disait «penser presque tous les jours qu’elle serait mieux morte».
Dans les deux dossiers, le Conseil lui reproche aussi des manquements dans sa tenue de dossier, dont ses «notes illisibles».
Louis-Georges Désaulniers a plaidé coupable à tous les chefs de plainte. Il n’était plus membre de l’ordre à ce moment-là.
L’ex-psychoéducateur a été condamné à une radiation de trois mois, qui serait à purger advenant qu’il se réinscrive à l’ordre. Il aurait alors à suivre plusieurs formations et stages supervisés.
Il a également été condamné à payer une amende totale de 7500$.
Joint au téléphone par Le Journal, M. Désaulniers n’a pas souhaité commenter. Il a mentionné être maintenant à la retraite.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l’adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.