L’ailier fort de l’équipe de France a récemment indiqué, dans un podcast aux États-Unis, que le staff tricolore n’avait pas soutenu les Bleus l’été dernier, lors des Jeux de Paris 2024.
Une métamorphose spectaculaire. Faillible durant la préparation et la phase de poules, à Villeneuve-d’Ascq, l’équipe de France de basket a radicalement changé en arrivant à Paris l’été dernier, aux JO. Le tout avant de se hisser jusqu’en finale olympique et de faire trembler Team USA jusqu’au coup de chaud de Stephen Curry. Interrogé par ses nouveaux coéquipiers à New York Jalen Brunson et Josh Hart, Guerschon Yabusele a récemment indiqué que «tout le staff technique et quelques représentants de la Fédération française de basket imaginaient que c’était fini. On devait affronter le Canada en quarts de finale et tout le monde disait : ’’On n’a aucune chance de les battre’’. C’était fou ! Il n’y avait plus que nous, les joueurs. Et on voyait les coachs en train de chercher à blâmer les responsables. L’atmosphère était folle…»
Des propos étonnants, même si on savait par exemple qu’Evan Fournier s’était accroché avec l’ancien président de la FFBB, Jean-Pierre Siutat. Au sujet de ce manque de confiance supposé du staff emmené par Vincent Collet à l’époque, Boris Diaw estime que «ce n’était pas le cas». «Mais c’est intéressant de relever la perception du joueur à ce moment-là. On peut comprendre, vu le traitement médiatique, qu’il y ait eu ce sentiment d’être seul contre le reste du monde et que ça ait été une source de motivation, a indiqué le manager général des Bleus ce mardi lors d’un point presse. Mais cette perception, il faut qu’on fasse plus attention parce que ça ne reflétait pas la réalité. Je vais travailler là-dessus».
On a presque douté de nous-mêmes, mais…
Bilal Coulibaly
Rappelons que les Bleus viennent de débuter leur préparation en vue de l’EuroBasket, du 27 août au 14 septembre 2025 en Lettonie, à Chypre, en Finlande et en Pologne. Actuellement en stage à Paris, pour la première partie du rassemblement, les joueurs de Freddy Fauthoux ont répondu aux questions des journalistes lors d’un média day organisé ce mardi, à l’Insep.
Journée lors de laquelle le sujet Yabusele a été évoqué. «On a eu des moments un peu compliqués en interne mais on a réussi à se souder, à surmonter ces obstacles, a expliqué Bilal Coulibaly, qui vivait sa première campagne en équipe de France A. On a fait le taf (sourire). Il y a eu des doutes des uns et des autres, on a presque douté de nous-mêmes mais on a réussi à se relever entre nous. C’est une belle histoire. Ça s’est fait par la communication, les vétérans ont fait un très bon travail, Nicolas (Batum) ou Nando (De Colo), ils nous parlaient dans le vestiaire, quand on mangeait, tout le temps !» L’arrière tricolore Isaïa Cordinier, lui, a déclaré avoir «surtout senti que la fédé avait un peu lâché et n’était plus dans le même état d’esprit que nous».
Je voulais vraiment que les gens comprennent que je n’étais pas en train de dire que tout était cassé, qu’on ne se parlait pas, qu’on s’évitait.
Guerschon Yabusele
Et le principal intéressé ? «Ça a été pris dans un contexte différent, a d’abord assuré l’Ours Dansant. C’était pour expliquer qu’on était seuls contre tous, du point de vue des médias aussi ou des fans. Certains pensaient que c’était déjà fini. C’était plus dans ce sens que j’ai dit les choses plutôt que de pointer du doigt telle ou telle personne qui n’était pas avec nous. Vous vous doutez bien qu’il y a des gens du staff qui étaient avec nous, qui nous ont accompagnés tout le temps et ont tout fait pour nous. Mes propos sont partis dans un sens quand ils sont sortis mais je ne voulais pas forcément que ce soit ressorti comme ça. J’en ai déjà parlé avec certaines personnes du staff».
Yabusele rétropédale
Et le nouveau joueur des New York Knicks d’ajouter : «Je voulais vraiment que les gens comprennent que je n’étais pas en train de dire que tout était cassé, qu’on ne se parlait pas, qu’on s’évitait. On a tous fait des sacrifices pour être là, on a laissé nos familles, mais la communication était là. Ce n’était pas la faute de Boris, qui essaie de faire beaucoup de choses pour les joueurs depuis qu’il est à son poste. Il a lui-même été joueur, c’est plus facile de lui parler. On remercie ces gens-là, ce ne sont pas ces gens-là que je visais dans mes propos, je ne voulais pas que ce soit pris comme ça. Mais dans ce groupe, on va essayer de créer quelque chose de différent, qu’on soit tous connectés, qu’il n’y ait pas d’ego et qu’on soit tous sur la même longueur». Âgé de 29 ans et international à 52 reprises, Guerschon Yabusele sera l’un des joueurs les plus expérimentés du groupe France à l’Euro et potentiellement, son capitaine.
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