Privées d’entretien et rendues inhabitables par les combats, de vastes terres agricoles d’Ukraine et de Russie sont aujourd’hui le terrain d’une prolifération massive de criquets migrateurs. À l’origine de ce phénomène : des destructions environnementales provoquées par la guerre, qualifiées d’« écocide » par Kiev.

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, des dizaines de milliers d’hectares de terres agricoles ne sont plus cultivés ou entretenus. C’est dans ces zones en friche, rendues impropres à l’agriculture ou dangereuses pour les civils, que se sont développées d’immenses colonies de criquets.

Pour Vadym Chaykovskyi, directeur adjoint du Service d’État pour l’alimentation et la protection des consommateurs Ukrainiens, la Russie est l’unique responsable. En ravageant les terres agricoles et les infrastructures de l’Ukraine, elle a provoqué un écocide, un crime contre l’environnement qui a favorisé cette invasion de criquets.

Le phénomène a débuté dès 2022, mais s’est considérablement aggravé. En cause notamment : la destruction en 2023 de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine, par les forces russes. L’assèchement du réservoir ayant transformé toute une région en terrain propice à la reproduction des criquets.

Selon les autorités de Zaporijjia, plus de 6 000 hectares ont déjà été envahis, obligeant les services sanitaires à recourir à des traitements insecticides massifs. Si l’infestation est encore contenue côté ukrainien, le Service d’État appelle les agriculteurs à « une vigilance maximale » pour éviter une perte généralisée des récoltes.

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