Par
Anthony Assemat
Publié le
29 juil. 2025 à 11h08
Le Top 14 ne débute que dans plus d’un mois (le week-end des 6 et 7 septembre) mais l’impatience grandit déjà à l’aune de cette nouvelle saison. Dans ce championnat qui s’annonce encore plus dense, Actu Rugby a dressé une liste de 10 recrues qui, pour des raisons différentes, seront particulièrement attendues au tournant.
Cameron Woki : le retour en grâce à l’UBB ?
C’est le come-back de cette intersaison ! Après trois années mi-figue mi-raisin dans les Hauts-de-Seine (mais tout de même 75 matchs disputés avec le Racing 92), le polyvalent 2e-3e ligne, formé à Massy, revient dans le club qui l’a révélé et qu’il avait quitté suite à des différends avec le manager Christophe Urios.
A Bordeaux, Cameron Woki était un taulier et ses performances sous le maillot grenat lui avaient permis de gagner ses galons de titulaire en équipe de France, avec notamment une victoire de prestige contre la Nouvelle-Zélande en 2021 au Stade de France, un Grand Chelem en 2022 et une participation active avec les Bleus lors de la Coupe du monde, achevée par cette défaite amère face aux Springboks (29-28).
Absent du Tournoi 2025, au milieu d’une saison difficile avec son club, il est revenu dans les petits papiers du sélectionneur face à l’Angleterre A à Twickenham (au cours duquel il a été expulsé) et a inscrit un essai en Nouvelle-Zélande.
Dans un collectif bordelais rodé et enfin vainqueur d’un trophée – la Coupe des Champions – Woki devrait revenir à son meilleur niveau. Pour le bien de l’UBB… et de l’équipe de France.
Alexandre Fischer : le sécateur des Blacks doit confirmer
Cet été, le monde du rugby a découvert le clone blanc de Thierry Dusautoir : après le Black Destroyer, la Nouvelle-Zélande a vu à l’oeuvre le sécateur clermontois ! Enfin épargné par les blessures, le flanker a été très utilisé par Christophe Urios cette saison (28 matchs en Top 14 et Coupe d’Europe), participant grandement à la bonne saison des Jaunards (éliminé en 8e de finale de Coupe des Champions et en barrage de Top 14 à Bayonne).
Lors de la tournée estivale, Alexandre Fischer a réussi 20 plaquages en 40 minutes lors du troisième test et a terminé meilleur plaqueur du premier test. Dans une équipe de Bayonne en pleine ascension et qui voudra sans nul doute revenir en demi-finale, Fischer n’a pas revu ses ambitions à la baisse. S’il continue sur sa lancée, il peut clairement ajouter de la concurrence en Bleu derrière les Cros, Jegou, Boudehent, Ollivon et consorts.
Thomas Moukoro : le pilier veut rester un « serial marqueur d’essais »
Quand on observe de près le classement des meilleurs marqueurs d’essai du Top 14 la saison dernière, on voit des habitués (Bielle-Biarrey, Penaud, Couilloud…) et aussi des joueurs au profil atypique. Le pilier de Vannes Thomas Moukoro est ainsi en bonne place. Avec 9 essais marqués en Top 14 la saison dernière, il fut l’avant le plus prolifique à égalité avec le Parisien Sekou Macalou. Encore mieux : sur le ratio essais marqués/temps de jeu, Moukoro a inscrit un essai toutes les 77 minutes !
Une performance qui n’a pas suffi à sauver les Bretons mais le solide pilier gauche, formé au Racing 92, est désormais attendu au tournant. C’est dans le Lyon de Karim Ghezal que Moukoro a choisi d’acter sa progression. « Je pense que le Lou est entré dans une nouvelle dimension et c’est l’idée de faire partie de cette aventure qui m’a motivé plus qu’autre chose. Et puis, avec Karim, on a eu d’emblée une très bonne relation. C’est un très grand coach qui a fait partie du staff de l’équipe de France pendant un très bon moment. Je sais tout ce qu’il peut m’apporter, alors je suis forcément très assidu sur tout ce qu’il peut dire », a-t-il indiqué à nos confrères de Rugbyrama.
Alors, prêt à atteindre la barre des 10 essais ? Chiche !
Georges-Henri Colombe : le transfert de la dernière chance ?
Pour être tout à fait franc, on ne sait plus quoi penser de Georges-Henri Colombe. L’ancien pilier droit rochelais, bon finisseur lors du Tournoi des 6 Nations 2024, héroïque après avoir joué 70 minutes face aux All Blacks en novembre 2024… alors qu’il avait la gastro, a été peu utilisé par Ronan O’Gara en 2025 et sa titularisation pour le deuxième test en Nouvelle-Zélande a été un flop total, obligeant Fabien Galthié à le sortir dès la mi-temps.
Le potentiel de Colombe est connu. Mais à 27 ans, il est urgent de passer un cap, lui qu’on pressentait fortement en 2024 comme successeur d’Atonio chez les Bleus. Son arrivée au Stade Toulousain, l’un des meilleurs clubs au monde, servira-t-elle d’électrochoc ? On attend de voir ça…
Harry Plummer : le grand 10 pour Clermont ?
Ces dernières saisons, Clermont a fonctionné avec de bons numéros 10 mais ni Anthony Belleau (parti à Northampton) ni Benjamin Urdapilleta (qui a contribué, à 39 ans, à la bonne saison des Jaunards) n’ont fait oublier un Brock James, par exemple. La star à ce poste sera-t-elle Harry Plummer ? « C’est un très grand défi. Beaucoup de grands joueurs ont porté ce maillot, je pense bien sûr à Brock James et Benjamin Urdapilleta, entre autres. Ce ne sera pas simple, mais je suis impatient de jouer avec ce maillot », a-t-il exprimé auprès de Rugbyrama.
L’ancien des Auckland Blues, vainqueur du Super Rugby en 2024, qui a régulièrement été dans l’ombre de Beauden Barrett et Damian McKenzie, veut relever ce gros challenge en Europe et remettre Clermont au sommet après une saison encourageante des hommes de Christophe Urios (barragiste en Top 14 et 8e de finale européen). On piaffe d’impatience de voir la charnière Jauneau-Plummer guider le jeu clermontois. Attention, volcan en éruption !
Gabin Lorre : la pépite va-t-elle faire oublier Niniashvili à Lyon ?
30 essais en deux saisons avec Béziers (Pro D2), du feu dans les jambes… Gabin Lorre avait forcément rendez-vous un jour avec le Top 14 ! A 23 ans, il va découvrir le très haut niveau sous les couleurs de Lyon. Avec le Fidjien Jiuta Wainiqolo, il sera chargé de faire oublier le Géorgien Davit Niniashvili, parti relever le défi rochelais. L’arrière, qui peut aussi dépanner à l’aile, avait été appelé par Fabien Galthié pour suppléer Léo Barré dans la préparation d’Angleterre-France, lors du Tournoi.
La pépite biterroise va-t-elle confirmer ? On a hâte…
Vuate Karawalevu : le CO poursuit sa connexion fidjienne
Les Fidjiens se plaisent au Castres Olympique ! Le centre Vilimoni Botitu est l’un des cadres du CO, Adrea Cocagi s’est rendu indispensable et à 37 ans, le 2e ligne Leone Nakarawa renait dans le Tarn et nous régale de ses offloads improbables dont lui seul a le secret.
La délégation fidjienne se renforce de deux éléments supplémentaires : le 3e ligne Veresa Ramototabua (3e ligne) et l’arrière polyvalent Vuate Karawalevu. Ce dernier, pouvant jouer indifféremment à l’arrière, à l’aile et au centre, a inscrit quatre essais avec la franchise des Fijian Drua en Super Rugby et était titulaire à trois reprises avec son équipe nationale lors des tests-matchs de l’automne face aux équipes du Nord (Ecosse, Pays de Galles et Irlande).
On guettera l’intégration du joueur mais il devrait former un binôme complémentaire avec Théo Chabouni à l’arrière.
Thomas Laclayat : l’élan béarnais pour une revanche ?
Après avoir éclaté au grand jour après des prestations exceptionnelles à Oyonnax, Thomas Laclayat (27 ans, 1 sélection) est dans le dur depuis son arrivée au Racing 92 en 2023. Il ne s’est jamais véritablement imposé et de grand espoir à ce poste de pilier droit, il a dégringolé dans la hiérarchie derrière les Aldegheri, Colombe, Tatafu, Montagne…
Son arrivée à Pau n’est pas une régression. La Section paloise, qui va jouer la Champions Cup, a des ambitions et l’ancien haut-bugiste doit pleinement jouer son rôle dans ce projet.
Le 8 anglais Zach Mercer quitte Gloucester pour Toulon et revient dans un Top 14 qu’il avait remporté avec Montpellier en 2022. (©Icon Sport)Zach Mercer : le huit revient briller en Top 14 !
Elu meilleur joueur du Top 14 en 2022, saison durant laquelle il a remporté le Bouclier de Brennus avec Montpellier, le troisième ligne centre anglais Zach Mercer (2 sélections) est (enfin) de retour dans le Top 14 !
C’est à Toulon que l’ancien de Gloucester a posé ses bagages. Revenu en Angleterre dans l’espoir de disputer la Coupe du monde avec le XV de la Rose, il avait été snobé par le sélectionneur Steve Borthwick. Après une blessure au genou fin 2024, il a signé dans la Rade.
A part peut-être Sam Simmonds à Montpellier (et bien sûr Owen Farrell au Racing), les Anglais du Top 14 déçoivent rarement. Jack Willis règne en maître dans les rucks et a mis Toulouse à ses pieds. A Toulon, il rejoint deux autres anglais qui ont fait une grosse saison (le pilier Kyle Sinckler et le 2e ligne David Ribbans).
Gaëtan Barlot : à Bordeaux pour changer de statut ?
On aurait pu parler ici du transfert de Nolann Le Garrec à La Rochelle, mais l’ancien racingman aura forcément les clés du camion de Ronan O’Gara. En revanche, la concurrence sera plus ardue pour Gaëtan Barlot à l’UBB. Le talonneur castrais a décidé de donner un nouveau virage à sa carrière. Et sa venue à Bordeaux lui permet de passer dans une nouvelle dimension.
Capitaine lors du deuxième test cet été face à la Nouvelle-Zélande (défaite 43-17), le talonneur (11 sélections) sera en concurrence frontale avec Maxime Lamothe, l’un des hommes clés de la magnifique saison bordelaise, qui avait notamment inscrit un triplé en demi-finale de Top 14 face à Toulon.
Evidemment, les deux joueurs se partageront le boulot, comme le fait si bien le duo Marchand/Mauvaka au Stade Toulousain. Mais Barlot sera davantage exposé à Bordeaux et devra tirer son épingle du jeu. Pour aider l’UBB à remporter le Top 14 et essayer de progresser dans la hiérarchie chez les Bleus, lui qui est en forte concurrence avec Marchand, Mauvaka, Bourgarit… et Lamothe.
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