« Je venais de passer le permis », explique le prévenu. Son permis, obtenu en janvier, ne lui avait pas encore été délivré physiquement. Les policiers font alors une vérification d’identité le 18 février. Lors du contrôle, à Rennes (Ille-et-Vilaine), ils demandent au jeune conducteur de sortir du véhicule pour procéder à une palpation de sécurité. Jusque-là, aucun délit n’est constaté. Sans autorisation, les policiers tentent d’ouvrir la portière pour voir l’intérieur mais ils découvrent par la fenêtre du pare-brise un sachet à proximité d’un siège, 98,5 grammes de cocaïne.

« Il doit tenir compte de la gravité des faits »

Une perquisition est menée au domicile du jeune homme. La présidente énumère les éléments saisis : 2 820 € en petites coupures, 3,78 grammes de cannabis, une cagoule et une arme de catégorie C retrouvée dans un box. Placé en garde à vue, il refuse de remettre le code de déverrouillage de son téléphone. Il est alors incarcéré, dans l’attente de son jugement. « Il doit tenir compte de la gravité des faits, et cela doit lui permettre de prendre conscience des priorités de la vie », indique la procureure, qui rappelle que le jeune homme est également mis en examen dans une autre affaire, pour complicité de tentative de meurtre. Elle requiert 18 mois d’emprisonnement, dont 10 avec sursis probatoire, et 8 ferme, aménagés sous bracelet électronique à domicile.

Condamné à 2 ans de prison avec sursis

Face à ces réquisitions, la défense dénonce une procédure entachée d’irrégularités. « Aucun délit constaté avant l’ouverture de la porte arrière », rappelle l’avocate. Elle s’interroge sur l’origine de l’arme retrouvée dans le box : « Aucune investigation n’a été menée à ce sujet. On ne sait pas à qui elle appartient. » Elle souligne son profil : casier judiciaire vierge, pas de consommation de stupéfiants relevée, une vie structurée. Il est inscrit à France travail et préparait un bac pro logistique en candidat libre. Elle évoque « le choc carcéral », après un mois de détention provisoire. Elle demande la relaxe ou, à défaut, une peine réduite, en raison d’une procédure qu’elle estime irrégulière.

Le tribunal retient toutefois la culpabilité du prévenu pour acquisition de stupéfiants et arme sous le régime de la révocation. Il est condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis, et à une amende de 2 000 €.