Selon Bloomberg, les États-Unis auraient transféré des bombes nucléaires tactiques vers la base britannique de Lakenheath à la mi-juillet, dans un contexte de tensions accrues avec la Russie.

Pour la première fois depuis plus de quinze ans, Washington aurait replacé des armes nucléaires sur le sol britannique. C’est ce qu’affirme Bloomberg, en s’appuyant notamment sur des données de suivi aérien et des analyses d’experts. 

Le 16 juillet dernier, un avion C-17 de l’US Air Force a quitté la base de Kirtland, au Nouveau-Mexique, pour atterrir à Lakenheath, dans l’est de l’Angleterre. Un détail a attiré l’attention des observateurs : il appartient au « Prime Nuclear Airlift Force », unité spécialisée dans le transport d’armes nucléaires. De plus, la base de Lakenheath n’est pas anodine. Elle a longtemps servi de dépôt pour les armes nucléaires américaines en Europe, jusqu’à leur retrait en 2008. 

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Les armes supposément déplacées seraient des B61-12, version modernisée d’un modèle développé pendant la guerre froide. Il est toutefois impossible de vérifier cette information, ni Londres ni Washington n’ont réagi, respectant une règle constante : ne jamais commenter la localisation des arsenaux nucléaires.

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Un avion C-17 Globemaster III

Un avion C-17 Globemaster III

SOPA Images/SIPA
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© SOPA Images/SIPA

Trump augmente la pression sur la Russie

Toutefois, cette nouvelle intervient dans un contexte de durcissement de ton de Donald Trump vis-à-vis de Moscou. Le président américain, qui promettait en janvier de « régler la guerre en une journée », n’a toujours pas obtenu le moindre résultat tangible. De plus, Donald Trump s’est rendu le vendredi 25 juillet en Ecosse pour un week-end prolongé avec Keir Stramer mêlant golf, diplomatie et négociations commerciales. 

Lors d’une conférence de presse commune le 28 juillet, Trump a relancé la pression sur Vladimir Poutine en annonçant vouloir réduire le délai de 50 jours qu’il avait octroyé le 14 juillet à Poutine pour faire des progrès vers la fin de la guerre. « Je vais fixer un nouveau délai d’environ… 10 ou 12 jours à compter d’aujourd’hui », a-t-il déclaré aux journalistes. « Il n’y a aucune raison d’attendre… Nous ne voyons tout simplement aucun progrès. »

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Les États-Unis conservent aujourd’hui des bombes B61-12 dans plusieurs pays alliés (Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Turquie). Le retour de ces armes en Grande-Bretagne, s’il se confirme, marquerait un élargissement stratégique de la dissuasion nucléaire américaine, avec Lakenheath redevenant un maillon essentiel du dispositif.

De son côté, la Russie brandit régulièrement la menace nucléaire pour intimider l’Occident. Dmitri Medvedev, ancien président et actuel vice-président du Conseil de sécurité, a répété à plusieurs reprises que des frappes contre l’Europe ne sont « pas exclues » si l’OTAN franchit certaines lignes rouges. Pour l’instant, les services occidentaux n’ont toutefois détecté aucun signe d’une préparation concrète à des frappes nucléaires, rapporte le média new-yorkais.