Créé en 2016 par le collectif Théâtre en Seyne, qui regroupe six compagnies seynoises de théâtre amateur, le festival du Chapeau propose, à partir de samedi et durant sept soirs, une programmation variée destinée à tous les publics. Cette année, trois des troupes locales ne participent pas à l’évènement. Mais le Théâtre du Paradoxe, le Théâtre de l’Utopie et le Bric & Broc théâtre seront bien présents. A leurs côtés, trois troupes invitées: le Théâtre de l’Eventail (La Valette), la compagnie Russa Lux (Le Cannet), et la compagnie Nouvel Acte (Istres).

Cette dernière remplace l’atelier théâre de Tisot, qui s’est désisté. Le public ne perdra pas au change car la troupe istréenne a reçu de nombreux prix (1) pour le huis-clos qu’elle présentera le 7 août. A noter que le théâtre du Paradoxe a aussi été auréolé l’an dernier du prix d’interprétation féminine attribué à Joëlle Schwartz lors du festival de Fuveau, pour son rôle dans la pièce Eva Peron qui sera présentée samedi soir.

« Des pièces qui ont du sens »

Comment sont sélectionnées les pièces? « On choisit du théâtre esthétique, ludique, et qui donne à réfléchir, explique la présidente du collectif Francine Di Mercurio. On est plus exigeant que par le passé, on privilégie les pièces qui ont du sens. Et cette année, le niveau global est très bon, tant au niveau du rythme et du visuel, que des textes et du jeu des acteurs ».

A ce titre, la présidente évoque la pièce D’où tu viens toi?, une coopération entre le théâtre de l’Utopie et l’association Attac, qui sera jouée mercredi 6 août. « C’est une pièce militante, sur les questions du racisme ordinaire, avec une question sous-jacente: comment faire pour changer ça? Elle sera interprétée avec des acteurs engagés, dont certains monteront sur scène pour la première fois ».

« Au fort, la magie opère »

Comédiens et spectateurs vont se retrouver dans une enceinte qui se prête à merveille aux prestations estivales en plein air. « Au fort Balaguier, la magie opère. Jouer dans ce cadre reste un moment privilégié », souligne Francine Di Mercurio. Avec quand même une contrainte: le concert des cigales qui peut parfois gêner le jeu des acteurs! Face à cet inconvénient, la Ville a mis en place l’an dernier des micros autour de la scène afin de soutenir la voix des comédiens.

Quant au public, il répond toujours présent. « Mais comme on ne prend pas de réservations, précise la présidente, il vaut mieux se présenter en avance pour être sûr d’avoir une place » parmi les 200 proposées. C’est la raison pour laquelle les portes du fort ouvrent à 20h, une heure avant les représentations (buvette sur place).

Le tarif d’entrée passe cette année de 5 à 6 euros du fait des conditions demandées par la Ville aux organisateurs. « Mais cela reste raisonnable quand on sait qu’ailleurs, les tarifs sont de 15 à 20 euros pour voir une pièce. Nous, ajoute Mme Di Mercurio, on a la volonté de rester accessible et de permettre à ceux qui le souhaitent de venir voir plusieurs spectacles. Et c’est toujours gratuit pour les moins de 12 ans ».

1. Double prix d’interprétation masculine et premier prix du festival de Fuveau 2024, prix du public au festival de la Valette en 2024, et prix du jury des Jeunes Festhea (Fédération national du théâtre amateur) sud-est 2024.

La programmation

Samedi 2 août : Eva Perón, de Copi, par le Théâtre du Paradoxe. Synopsis : icône du peuple argentin, féministe de la première heure, Eva Peron vit ses derniers jours avec ses proches. Dans cette comédie cabaret, l’auteur dénonce l’indécence du luxe, le mensonge et la corruption des puissants dans un style satirique et déjanté. (durée 1 h 15, tout public)

Dimanche 3 août : Intra-Muros, d’Alexis Michalik, par la compagnie Russa Lux. Synopsis : dans une prison, deux détenus, une assistante sociale, un metteur en scène et sa collaboratrice sont réunis pour un cours d’art dramatique au cours duquel les personnages vont réaliser qu’ils sont tous liés, d’une manière ou d’une autre. Laquelle ? (durée 1 h 30, tout public)

Lundi 4 août : Du pain plein les poches, de Matéi Visniec, par le Théâtre de l’Utopie. Synopsis : trois personnages sont réunis autour d’un puits dans lequel un chien aboie. Ils discutent de la manière de le sauver, sans jamais le faire. Ils lui jettent de temps en temps du pain pour le maintenir en vie… Ces trois clowns, égocentriques comme des enfants, savent faire rire autant que réfléchir ! (durée 55 minutes, tout public)

Mardi 5 août : Les Héritiers, d’Alain Krief. Synopsis : à peine arrivés chez la veuve d’un défunt, ils s’installent, s’incrustent, évaluent, marchandent et… raflent tout. Ils sont sans scrupule, mais ils sont dans leur droit : ce sont les héritiers ! (durée 1 h 15, à partir de 10 ans)

Mercredi 6 août : D’où tu viens toi ?, par le Théâtre de l’Utopie et l’association Attac. Des saynètes mettent en scène le racisme ordinaire avec son lot de préjugés et d’intolérances. (durée 1 h, tout public).

Jeudi 7 août : Fausse note, de Didier Caron, par la compagnie Nouvel Acte. Synopsis : Après un concert, un chef d’orchestre est importuné par un admirateur envahissant. L’entrevue se prolonge, l’atmosphère devient étrange, oppressante. Qui est cet homme ? Quelle est la raison de sa visite ? (durée 1h, tout public).

Vendredi 8 août : Fallait pas le dire, de Salomé Lelouch, par le Bric & Broc théâtre. Synopsis : trottinette, chirurgie esthétique, Me Too… Entre une femme et son mari, le débat est lancé, mais on ne sait pas où et comment il va retomber ! Alors qu’il est des domaines où la parole se libère, il y a des choses qu’on ne peut plus dire… (1 h 30, tout public).