S’agit-il d’un tournant dans le conflit qui oppose Israël au Hamas ? Mardi, dix-sept pays, dont l’Arabie saoudite, le Qatar, l’Egypte, la France et le Royaume-Uni, ont appelé le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la « déclaration de New York », adoptée à l’ONU lors d’une conférence coprésidée par Paris et Riyad, avec le soutien de l’UE et de la Ligue arabe. Objectif affiché : relancer la perspective d’une solution à deux Etats, israélien et palestinien, alors que la guerre à Gaza se poursuit.
Le texte exhorte à une « résolution juste, pacifique et durable » du conflit et stipule que « la gouvernance, le maintien de l’ordre et la sécurité à travers tout le territoire palestinien doivent incomber uniquement à l’Autorité palestinienne, avec le soutien approprié ». Le message est clair : « Le Hamas doit mettre fin à son contrôle de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne ».
Un texte « historique et inédit »
Cette déclaration marque un changement de ton majeur de la part de plusieurs capitales arabes. Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, s’est félicité d’un texte « historique et inédit » dans un entretien à France 24. Selon lui, « les pays arabes, pour la première fois, condamnent le Hamas, condamnent le 7 octobre, appellent au désarmement du Hamas et à son exclusion de toute forme de participation à la gouvernance de la Palestine ». Il ajoute qu’ils affichent « leur intention d’avoir à l’avenir des relations normalisées avec Israël et de s’insérer aux côtés d’Israël et du futur Etat de Palestine dans une organisation régionale ».
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Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane, a invité tous les Etats membres à « soutenir ce document » d’ici début septembre. Au-delà du volet politique, les 17 pays exigent « l’entrée sans entrave de l’aide humanitaire » dans Gaza, et dénoncent « l’utilisation de la faim comme méthode de guerre ». Ils soutiennent aussi la création d’« une mission internationale de stabilisation temporaire » destinée à protéger la population, superviser le transfert des responsabilités sécuritaires à l’Autorité palestinienne et fournir « des garanties de sécurité pour la Palestine et Israël, y compris la surveillance d’un futur cessez-le-feu ».