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À l’ombre des grands
Drawing for Sculpture (Santorin) (1955) de Barbara Hepworth, présenté dans l’exposition « Barbara Hepworth » à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, 2025 © Connaissance des arts / Guy Boyer.
Tout au long de sa carrière, Barbara Hepworth, formée au College of Art and Design de Leeds, se tient à proximité des plus grands artistes anglais. De Henry Moore, qu’elle rencontre dès les années 1920, à Ben Nicholson, son second mari. De Naum Gabo, avec lequel elle fonde le groupe Circle, au frère de celui-ci, Anton Pevsner, face auquel elle concourt pour le Monument pour le prisonnier politique inconnu en 1956. Des artistes dont on aurait aimé voir les œuvres confrontées à celles de Barbara Hepworth pour saisir l’originalité du travail de la sculptrice britannique.
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Un parcours chronologique
À gauche : Mother and Child (1934) de Barbara Hepworth, présenté dans l’exposition « Barbara Hepworth » à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, 2025 © Connaissance des arts / Guy Boyer.
Bien organisé par salles chronologiques, le parcours permet de suivre la carrière de Barbara Hepworth dès son arrivée à Londres avec « une ouverture sur un monde en expansion », comme elle qualifie son passage par le Royal College of Art. Avec son premier mari, John Skeaping, elle apprend à tailler la pierre et le bois en Italie et glisse peu à peu de la figuration vers une sculpture abstraite riche d’« une succession de plans évoquant la forme humaine ». En 1933, elle expose à Paris avec le groupe Abstraction-Création dont font partie Auguste Herbin et Sophie Taueber-Arp.
À droite : Corinthos (1955) de Barbara Hepworth, présenté dans l’exposition « Barbara Hepworth » à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, 2025 © Connaissance des arts / Guy Boyer.
Installée en 1950 à St Ives, où elle passe le reste de sa vie, Barbara Hepworth définit les éléments récurrents de son œuvre sculptée, où les vides et les pleins prennent de plus en plus d’importance. Elle représente le Royaume-Uni à la Biennale de Venise, expose à la Whitechapel Gallery de Londres et travaille pour le théâtre (ne manquez pas les photographies des décors, costumes et accessoires pour l’opéra de Michael Tippett, The Midsummer Marriage, en 1955 au Royal Opera House). L’œuvre monumentale Corinthos est un prêt exceptionnel de la Tate Gallery de Londres.
Détail de Disc with Strings (Moon) (1969) de Barbara Hepworth, présenté dans l’exposition « Barbara Hepworth » à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, 2025 © Connaissance des arts / Guy Boyer.
Creusant le plâtre (blanc ou peint) aussi bien que le bois, Barbara Hepworth adjoint des fils à ces volumes sculptés. Ils rajoutent de la dynamique aux vides. Elle aime rapprocher ces éléments à son amour pour le paysage de la Cornouaille : « La couleur dans les concavités me plongeait dans la profondeur de l’eau, des grottes et des ombres plus profondes que les concavités elles-mêmes. Les fils représentaient la tension que je ressentais entre moi et la mer, le vent ou les collines ». Utilisant parfois le bronze pour permettre de multiplier les exemplaires d’une même sculpture, elle imagine des œuvres liées à la danse, la musique ou la nature comme ici la lune, creusée dans des plaques d’aluminium et placée devant des cordes vibrantes.
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Monuments et commandes
Au centre : Six Forms on a Circle (1967) de Barbara Hepworth, présenté dans l’exposition « Barbara Hepworth » à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, 2025 © Connaissance des arts / Guy Boyer.
À partir de 1950, Barbara Hepworth va bénéficier de nombreuses commandes publiques pour des monuments : Vertical Forms pour le Hatfield Technical College (1951), Winged Figure pour les magasins Josh Lewis à Londres (1961) ou Single Form pour les Nations Unies à New York (1964). De nombreuses maquettes en plâtre figurent dans l’exposition près d’aquarelles ou d’huiles sur panneaux, qui ramènent judicieusement de la couleur dans les salles.
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Reprise des formes souples
À droite : Oval with Two Forms (1972) de Barbara Hepworth, présenté dans l’exposition « Art & Life de Barbara Hepworth » à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, 2025 © Connaissance des arts / Guy Boyer.
Dans les années 1970, Barbara Hepworth reprend ses formes souples et rondes dans un marbre davantage poli, dans un bronze plus brillant. Elle établit un lien encore plus marqué avec l’espace et le divin. Elle écrit d’ailleurs dans le « Christian Science Monitor » qu’une sculpture « devrait être un acte de louange, une expression durable de l’esprit divin ». Malade, elle reste avec quelques assistants dans son atelier et meurt dans un incendie accidentel en 1975.
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Vue de l’exposition « Barbara Hepworth : Art & Life » à la Fondation Maeght. Photo : © Thérèse Verrat et Vincent Toussaint © Bowness